Dominique de Villepin et le scrutin régional
L'ancien Premier Ministre doit veiller à inscrire sa sensibilité dans la réalité des territoires sans prendre un risque politique qui pourrait le fragiliser pour 2012.
La rentrée de septembre 2009 est le probable premier rendez-vous de cette importance pour l'ancien Premier Ministre.
En effet, il a devant lui 5 défis majeurs :
1) Le procès Clearstream qui s'annonce très atypique à l'exemple des déclarations de ce jour du Procureur de Paris qui constituent une nouveauté face à la tradition de discrétion qui anime d'ordinaire les représentants des Institutions judiciaires. Ce procès est majeur car il met en jeu une forme d'éthique dans la gestion de l'appareil d'Etat. A cet égard, comment penser que l'imperméabilité de cet appareil d'Etat puisse conduire le Ministère de l'Intérieur à ne pas être régulièrement informé de chaque étape de ce "supposé complot politique" ? Ce sera l'un des volets importants à suivre,
2) La finalisation de l'organisation de son courant : club Villepin. Ce courant doit montrer qu'il s'inscrit dans un courant de pensée différent de l'actuelle politique présidentielle mais aussi, voire surtout, qu'il s'enracine dans les régions,
3) L'ancien Premier Ministre aura-t-il la volonté de vivre politiquement pendant la "séquence temps de Clearstream" ou cet épisode judiciaire va-t-il vampiriser le reste de ses interventions habituelles lors du dernier trimestre 2009 ?
4) Dominique de Villepin continuera-t-il son effort en vue de corriger son image de marque pour se rapprocher de la vie quotidienne et d'une proximité qui en découle ?
5) Mais surtout, premier défi par ordre d'importance, quel sera son positionnement par rapport aux régionales ? La stratégie présidentielle d'union ouvre-t-elle un nouvel espace politique ? Les premières études (à l'exemple de celle de l'Ifop sur CPNT) montrent que l'union des "chefs politiques" n'est pas automatiquement celle des électorats. CPNT comme le MPF rassemblaient des électorats très typés avec des positions parfois très éloignées de celles de la majorité présidentielle. L'entrée dans l'UMP est souvent celle d'une fusion de fait plutôt que l'addition de sensibilités toujours distinctes. Cette réalité explique les difficultés du Nouveau Centre qui ne parvient pas à exister. A quel moment, la sensibilité villepiniste prendra-t-elle la décision de se compter ? Les régionales peuvent-elles être cette première circonstance ? Ou au contraire, incarnent-elles le risque de se compter trop tôt avec le risque d'un socle trop restreint handicapant d'autant l'échéance essentielle qu'est la présidentielle 2012 ? Sur ce point, à quel moment, l'ancien Premier Ministre manifestera-t-il un message clarifiant définitivement cette perspective ?
Ce bref rappel montre que la rentrée de septembre 2009 est probablement pour Dominique de Villepin l'une des plus importantes de sa carrière politique.