L'UMP et le nouvel équilibre institutionnel
Xavier Bertrand doit compter avec un nouvel équilibre institutionnel qui s'approche d'une zone de rupture.
La France est une démocratie et une république.
Et pourtant, la vie politique Française est toujours marquée par un style monarchique inconnu dans d'autres démocraties comparables à l'exemple des Etats-Unis.
Lors de son installation, Nicolas Sarkozy avait ouvert deux chantiers institutionnels importants :
- la modernisation de la République Française afin qu'elle perde ses usages monarchiques,
- la présidentialisation du régime.
Dans le cadre de la modernisation de la République Française, des modifications sont impossibles. Le Président et le Premier Ministre résideront toujours dans de magnifiques palais du XVIIIe siècle (Palais de l'Élysée surnommé le château pour le Président et hôtel Matignon pour le Premier Ministre) mais force est de constater que des modifications significatives pouvaient intervenir.
Le Président et son Premier Ministre pouvaient modifier l'allure hautaine qui traditionnellement caractérise le Président élu supposé désormais être maintenu au-dessus du "commun des mortels". Ils ont progressivement cédé aux traditions y compris désormais dans la perception de l'arbitraire des décisions individuelles.
Le second changement majeur concernait le nouvel équilibre institutionnel qui devait prendre naissance. Or, à l'opposé des promesses, la personnalisation du pouvoir, ajoutée à des décisions multiples à caractère personnel, a renforcé le sentiment de "nouvelle monarchie".
Pour l'opinion, la période actuelle rassemble les inconvénients de l'Etat - UMP avec l'esprit de la "chaise à porteurs" soit le cumul des deux "travers" de la Vème République.
En offrant un espace à ce retour, c'est toute l'étape de la modernisation qui est sortie du repère collectif. C'est un rendez-vous manqué dans des conditions totalement inattendues et imprévisibles.
L'espace de la modernité républicaine vient de se libérer de nouveau. Reste à savoir qui va chercher à l'occuper alors même que l'UMP y était remarquablement parvenu de 2006 à 2008.
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