Barack Obama franchit une étape importante
Avec le vote du Sénat sur la réforme de la santé, Barack Obama marque un point important à l'approche des élections de mi-mandat.
Le grand projet de Barack Obama est de donner à tous les Américains la possibilité d'une couverture médicale.
46 millions d'Américains sont aujourd'hui dépourvus de couverture médicale.
Le Président fixe trois priorités dans le changement :
- que le coût du système diminue,
- que la réforme laisse aux Américains la liberté de choisir leur couverture,
- que tous les Américains aient accès à une couverture de qualité.
En complément de ces principes de fond, Barack Obama ajoute deux considérations de forme :
- le financement du nouveau dispositif doit associer des compagnies pharmaceutiques, des compagnies d'assurances maladies,
- sur le calendrier, la réforme devrait être adoptée avant la fin 2009.
Face à cette réforme, les Républicains dénoncent une "socialisation" ou une "nationalisation" du système.
Le personnel politique démocrate a longtemps été déconsidéré car réduit au "radical chic de la côte Est".
Clinton avait changé la donne. Mais ses soucis personnels ont emporté cette redistribution.
Aujourd'hui, la principale bataille est d'abord conceptuelle.
Il revient à Barack Obama de conduire une révolution de l'éthique sociale qui tourne la page à la logique des années Reagan.
La logique Reagan c'est d'abord un état d'esprit diffus qui a été ensuite conceptualisé puis relayé par des associations diverses y compris religieuses.
Reagan était d'abord l'incarnation de populismes et les Démocrates étaient challengers face à cet état d'esprit.
Barack Obama va-t-il inverser la donne ?
Si c'était le cas, il en résulterait une balkanisation des repères Républicains écartelés entre les intégristes et ceux qui veulent se rapprocher du centre.
Les responsables politiques Américains s'expriment rarement en termes idéologiques.
Mais là, l'enjeu dépasse et de loin les seuls aspects concrets. C'est un véritable débat sur la différence entre Républicain et Démocrate.
Pour les Républicains, l'Etat contre lequel ils luttent c'est un Etat central fort et interventionniste, une régulation économique qui multiplie les contrôles, une justice progressiste, une égalité raciale ââ¬Â¦
Cet Etat, c'est la logique de la politique de Barack Obama. De 1933 à 1980, cet Etat là était à la mode.
Depuis 1980, cet Etat là était rejeté.
Reviendra-t-il à la mode ?
Si la réponse est positive, la séquence temps des Démocrates au pouvoir s'annonce longue. Si la réponse est négative, l'embellie Obama risque d'être brève.
Deux logiques vont s'affronter avec des références mythologiques.
A la sortie, les conditions d'adoption du projet seront lourdes de sens quant au climat populaire.
Aux Etats-Unis, la vraie lutte des classes est d'abord entre les entreprises et l'Administration.
C'est donc une confrontation historique qui donnera la température de l'opinion en temps de crise économique historique.
Ce vote comme le calendrier renforcent l'autorité présidentielle. Mais il reste à coordonner les textes des deux Chambres et à juger de la réaction de l'opinion face au texte final.