Xavier Bertrand et la déprime collective

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Xavier Bertrand doit gérer une nouvelle donne totale : le passage de l'optimisme à la déprime dans les rangs de l'UMP.

Dans les rangs de la majorité présidentielle, la mode est aux scenarii catastrophes.

A mi-mandat, le débat sur le bilan fait peur.

Si le bilan est modeste, l'héritage fait peur. Il n'y a pas un domaine qui ne fasse l'objet de questions majeures.

Mais surtout, la peur naît de la crainte de reproches d'absence de système de pensée, explicatif du monde, débouchant sur une philosophie de l'action politique.

Qu'est ce qui peut fonder aujourd'hui un vote ? Etre de gauche ou de droite, c'est quoi ?

Le désir de changement ferait-il encore la différence entre le progressisme de droite et le conservatisme de gauche ?

Comment gérer des votes exprimant des " cris d'alarmes " qui vont devenir supérieurs aux votes exprimant des " actes de gestion " ?

La majorité présidentielle ne sera-t-elle pas perçue comme celle qui a su porter les bonnes questions en 2007 mais qui a buté sur la volonté donc la capacité à apporter les bonnes réponses ensuite ?

Les retraites, la dette, le logement, l'égalité des chances, le réchauffement climatique... qui peut annoncer que l'héritage politique est de qualité sur ces dossiers ?

Cet état d'esprit résume à lui seul une situation de faillite collective qui met en évidence l'incapacité à conduire les réformes annoncées.

Un intellectuel remarquait " qu'on peut obliger un peuple à applaudir mais pas à sourire ".

Le sourire est peu partagé dans les couloirs de l'UMP. L'idée qu'il puisse en être autrement dans les prochaines semaines ne fait pas contagion. Xavier Bertrand doit s'attendre à traiter une véritable déprime collective.

  • Publié le 28 décembre 2009

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