Ségolène Royal et les défis du 19 juin

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Le 19 juin, le jour même où Dominique de Villepin lancera son Mouvement, Ségolène Royal réunira ses clubs "Désirs d'Avenir" pour examiner comment apporter une contribution forte au projet du PS et peser dans le processus des primaires. ( NB : cette réunion a été décalée au 4 juillet à Poitiers).

Pendant des décennies, la vie politique Française vivait au rythme de la " bande des quatre partis ".

Si besoin, ce seul 19 juin 2010 devient le symbole du nouveau rythme de la vie politique Française : les présidentiables.

La bande des quatre partis politiques n'existe plus.

Avec la marginalisation des partis politiques, on s'éloigne d'une vie politique nationale paisible pour évoluer vers une vie politique éclatée composée de 5 groupes définis par rapport à la seule élection nationale qui vaille : la présidentielle.

Il y a donc désormais :
- les non-présidentiables,
- les ex-présidentiables,
- les pré-présidentiables,
- les présidentiables
- les ex-Présidents.

La place sur la route incertaine de la présidentiabilité est désormais le curseur de la carrière de tout responsable politique national.

C'est une nouvelle réalité qui structure la totalité du jeu des acteurs de la vie politique dont l'opinion et les médias.

Sur cette route de la présidentialité, Ségolène Royal doit affronter des défis importants.

En 2006, sa présidentialité avait été construite à partir de deux socles :
- l'imaginaire,
- les sondages.

Ces deux socles se renforçaient mutuellement. Ségolène Royal incarnait la mode du changement par l'imaginaire de la première femme Présidente de la République.

Plus les sondages la donnaient gagnante au second tour, plus cet imaginaire fonctionnait à plein régime. Plus il fonctionnait à plein régime, plus sa cote dans les sondages progressait.

Ce cycle positif mécaniquement pour partie auto-entretenu s'est brutalement enrayé en janvier 2007 quand elle a été perçue comme finalement la candidate du ... PS.

Depuis cette date, les épreuves ont été nombreuses et parfois même violentes.

Heureusement pour elle, les régionales de mars 2010 ont été un réel succès. Au cas contraire, la présidentielle 2012 se serait probablement définitivement éloignée comme inaccessible.

Cette présidentielle est aujourd'hui toujours possible. Mais encore faut-il relever trois ultimes défis :
- la singularité,
- la fédération,
- la valorisation.

Pour gagner en reconnaissance de marque, il faut être le premier et non pas le meilleur. C'est le chemin direct. Nicolas Sarkozy fut le premier à défier en rebelle permanent un Chef d'Etat de sa propre majorité. Ségolène Royal fut la première femme candidate d'un grand parti à une présidentielle.

De quoi Ségolène Royal peut-elle être la première en 2012 pour gagner en singularité ?

Quelle singularité lors d'une seconde présidentielle ?

Second défi, comment peut-elle montrer qu'elle fédère ? La fédération est la capacité à être reconnu par d'autres et donc à favoriser le sentiment de se joindre à une vague en cours de constitution.

Son parcours post-présidentiel 2007 a été perçu comme une sorte de long deuil difficile qui a pu donner le sentiment d'un isolement progressif. Comment faire renaître cette capacité positive d'agréger, de rassembler, de regrouper, d'unir ?

Enfin, troisième défi, comment convaincre l'opinion que Ségolène Royal est aujourd'hui encore meilleure qu'hier ? Que cette valorisation personnelle ouvrira un collectif qui rendra demain meilleur qu'hier.

Ces défis sont difficiles.

Mais s'ils sont résolus, Ségolène Royal pourra participer aux premières places de la présidentielle 2012, perspective que bon nombre d'observateurs excluaient il y a encore quelques mois seulement ...

  • Publié le 2 mai 2010

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