Xavier Bertrand et l'absence d'UMP

  • Nicolas Sarkozy
  • Xavier Bertrand

En pleine crise sociale, l'UMP ne bat même pas en retraite. Elle n'est jamais entrée dans la bataille montrant une fragilité imprévisible.

L'UMP avait tous les atouts pour être un parti moderne. Ses moyens financiers battent tous les records grâce aux aides publiques. Ses adhérents sont supposés en faire le premier parti de France. En pleine crise sociale, l'UMP ne bat même pas ... en retraite puisqu'elle n'a jamais été sur le champ du combat. L'UMP est absente tout simplement.

C'est une situation totalement imprévisible à ce point qui fragilise considérablement le pouvoir qui ne dispose d'aucun contrepoids face à la poussée PS, CGT et CFDT.

Cette situation est la reconnaissance de trois faiblesses considérables du Parti Présidentiel.

1) Le système des primaires fausse le rapport au militantisme. Ce sont souvent des cartes de "copains et coquins" et non pas des cartes de militants. Dans les adhésions, on retrouve désormais la soeur, le petit frère, le voisin, le copain de bureau, le pote du conseil municipal ... : tous ceux qui acceptent de fausser le système pour incarner une voix lors des élections internes et non pas un militant mobilisé et mobilisable. D'un coup, l'UMP reçoit l'effet boomerang du système de fonctionnement interne qu'elle a institué.

2) Les fédérations vivent leur vie et l'enjeu du pouvoir national est peu le leur puisqu'elle vont chercher leur légitimité en dehors des instances nationales.

3) Il n'y a plus de parti politique en dehors d'une présidentielle. La politique a perdu en France tout son crédit au point qu'en dehors de la présidentielle les partis politiques sont de facto des coquilles vides.

A 18 mois de la présidentielle, ce constat sur l'inorganisation de l'UMP sur le plan national est peut-être la donnée la plus importante de l'actuel conflit social.

Face à la rue, il était possible d'imaginer un parti multipliant les tracts de pédagogie, organisant des contre-manifestations, tenant des conférences de presse ...

Non, face à la rue, le "roi" est nu : tout seul, en prise directe, sans intermédiaire dévoué à l'exception de quelques ministres dont Fillon, Hortefeux et Chatel qui ont été techniquement remarquables et politiquement irréprochables ces derniers jours.

C'est un constat terrible qui marque un échec grave pour le mandat de Xavier Bertrand qui n'est pas parvenu à faire de l'UMP un parti moderne.

  • Publié le 18 octobre 2010

Partagez cet article :

Exprimez votre avis :