Jean Louis Borloo et la "présidentielle referendum"

  • Nicolas Sarkozy
  • Jean Louis Borloo

Pourquoi aucun présidentiable français n'émerge actuellement ? Pour de multiples raisons dont une qui est la nouvelle vocation d'une présidentielle : un referendum sur une question clef.

A quoi a tenu la percée forte de Nicolas Sarkozy en 2007 ? A une offre visible et lisible par l'opinion : une nouvelle énergie par opposition à la lenteur alors perçue de la présidence.

C'était clair, simple, lisible par tous ; donc efficace.

Quel leader politique français dispose actuellement d'un tel coefficient de lisibilité ? Probablement aucun.

DSK avait une lisibilité avant l'affaire : la nouvelle gauche ou le réalisme économique teinté d'un pastel de solidarité.

Martine Aubry a une lisibilité : la "vraie gauche" donc la gauche dogmatique. C'est une lisibilité clivante qui va reconstituer un "réflexe de droite".

Mais les autres candidats ?

Quelle promesse concrète est associée à chaque nom ? Difficile voire impossible à dire. Ils sont candidats. Mais candidats pour quoi faire en priorité en trois mots ?

L'opinion moderne simplifie. Elle va vite et attend des offres immédiatement lisibles par elle.

C'est toute la démarche actuelle de Mitt Romney dans la primaire républicaine. Il assume totalement cette nouvelle logique. Une présidentielle comme referendum sur l'emploi.

Toute sa campagne tourne autour de cette priorité.

Si c'est la demande principale, son offre devrait donc trouver des échos ; ce qui commence à être le cas actuellement.

Cette logique montre que les actuelles limites de certains scores sont assez logiques. Qui peut aujourd'hui donner une valeur ajoutée propre à JL Borloo par exemple ? Impossible à dire. La limitation ne provient pas seulement de la multiplication des candidatures dans un espace politique restreint, elle est surtout liée à l'incapacité à identifier une "promesse de vente" claire, unique, forte qui dépasse les frontières politiques classiques.

La présidentielle n'est plus un enjeu de programme mais d'une évocation forte qui réponde à l'attente prioritaire du moment de l'opinion.

  • Publié le 2 juillet 2011

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