Ségolène Royal et les trois inconnues
Ségolène Royal doit compter avec trois inconnues au moment où débute le sprint pour la primaire.
1) Aucun des sondages actuellement publiés n'est techniquement fiable. Les résultats relèvent de l'incertitude totale. Les actuels chiffres publiés sont au mieux de l'animation médiatique et au pire de la basse manoeuvre politique. En effet, pour réaliser un sondage digne de ce nom, le préalable consiste à identifier l'échantillon représentatif. Or il n'existe aucun échantillon représentatif permettant de sonder les militants PS. Car le vote sera d'abord celui des militants PS. Répondre au téléphone lors d'une enquête téléphonique oui à la question d'aller voter lors d'une primaire est une chose. Consacrer une heure le jour du vote pour se rendre souvent dans un bureau de vote inédit, c'est une autre chose qui dissuadera les non militants peu mobilisés.
2) La seconde inconnue réside dans la mobilisation de chaque camp. A ce niveau, les débats publics contradictoires seront décisifs. C'est le moment de vérité par la comparaison visuelle immédiate.
3) La troisième inconnue réside dans le "jour d'après". La primaire conçue par le PS comporte de nombreuses fragilités techniques dont le choix du calendrier. Au lendemain d'une primaire, trois temps successifs sont nécessaires :
- cicatriser les divisions,
- organiser le rassemblement,
- modérer son positionnement pour aller gagner la bataille du centre qui fait souvent la victoire ultime.
Placer le scrutin en octobre, c'est laisser des espaces très réduits, trop réduits pour chacune de ces étapes.
Tous les pronostics actuels vont trop vite en besogne. Ils relèvent davantage des pronostics de tiercés que de l'analyse politique sérieuse.
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