Ségolène Royal ou comment faire passer du désir de candidature au désir d'élection

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La leader socialiste a livré un exercice difficile à l'émission Dimanche + qui s'installe comme l'émission politique référente avec un style journalistique très incisif. L'enjeu est simple. Il lui faut encadrer la sympathie de l'opinion qui entourait son désir de candidature pour la transformer en désir d'élection.

Que sa démarche incarne le combat des femmes pour ouvrir l'enjeu d'une candidature à la fonction suprême, cette étape réussie fut la vague qui a porté sa victoire lors des primaires socialistes.

Mais maintenant, il faut transformer cette vague en désir d'élection. C'est un autre défi.

Aujourd'hui, après un début d'entretien assez confus, la leader socialiste a esquissé ses nouveaux angles d'attaques.

Sa concurrente est la "droite libérale" celle des puissants qui n'hésite pas à laisser les faibles sur le bord de la route.

Son camp est celui des faibles, des "sans voix" qui vont gagner en considération et en respect grâce à elle.

C'est le créneau que souhaite déjà occuper F. Bayrou candidat des "sans titre" contre les élites de droite comme de gauche. C'est aussi le créneau de JM Le Pen, porte voix des exclus ...

Ce n'est donc pas sûr que ce créneau déjà très encombré soit le meilleur. S. Royal au passage semble abandonner le créneau du socialisme réformateur, réaliste pour repartir sur des bases manichéennes simples.

Lors d'une intervention de ce type, la leader socialiste peine à faire court, concret et émotionnel. Le seul moment vrai d'émotion fut celui sur l'engagement politique de son fils Thomas. Pour le reste, le discours demeure très conceptuel, abstrait, général. C'est donc une prestation en demi-teinte qui a été livrée. Il faudra beaucoup plus pour inverser l'actuelle tendance. D'autant plus si les agitateurs médiatiques entrent en piste (Bové, Hulot ...).

  • Publié le 21 janvier 2007

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