Le Stade des Alpes à Grenoble inquiète les contribuables locaux

  • Stade Des Alpes

Les collectivités locales de l'agglomération grenobloise sont confrontées à la gestion d'un stade neuf mais ... vide dans un contexte général de fortes tensions financières.

Les réalités sont simples :

1) les collectivités locales concernées sont au plafond des impôts comme de l'emprunt,

2) au moment où elles n'ont plus de marge de manoeuvre financière, la pauvreté dans l'agglomération augmente de façon accélérée du fait de la crise économique,

3) dans le même temps, des équipements structurants à destination de la jeunesse, des seniors ou de l'efficacité économique (voies de circulation) ont pris des retards considérables suite à l'immobilisme des dernières années.

Par conséquent : que faire ?

Deux hypothèses :

- continuer comme hier = aggravation de la situation = + d'impôts + d'emprunts et toujours - de services en retour,

- constater les réalités des faits et apporter des solutions concrètes visant à regagner de la marge de manoeuvre financière pour faire face à la poussée ponctuelle des solidarités sociales et regagner de la marge d'endettement pour des investissements collectifs structurants durables.

Si c'est ce dernier choix qui est fait, il faut rapidement constater qu'il y a un élément du passif qui coûte cher sans perspective de valorisation sans changement brutal de cap : le Grand Stade des Alpes.

Combien d'agglomérations ont un stade neuf mais vide : aucune !

La DSP lancée par la Métro est-elle la solution ? Pas nécessairement. Elle peut être infructueuse dans 12 mois. Des plans "B" sont donc jugés nécessaires par des contribuables.

Est-il dans la vocation d'une collectivité publique d'être propriétaire d'un stade de ce type ? Non répondent des contribuables de plus en plus nombreux.

Bien au contraire, la propriété publique est l'exception dans ce niveau sportif comparable. A Lyon, les 300 M€ du nouveau stade sont entièrement financés par le privé (à Grenoble le stade a été entièrement financé par les contribuables).

Des contribuables demandent le respect de 4 valeurs fondamentales :

1) le droit à l'information sur la réalité des chiffres : des élus locaux ne doivent pas avoir la "mentalité des banquiers" : toujours renflouer sans la clarté sur les coûts,

2) le droit au retour sur l'investissement des impôts : la logique de la privatisation des bénéfices et de la publicisation des pertes n'est pas acceptable,

3) la visibilité sur l'avenir des impôts locaux : car + d'impôts locaux c'est - de pouvoir d'achat,

4) la concentration de la collectivité publique sur ses missions fondamentales : solidarités, enseignement, structures pour l'emploi ... Le business du sport de haut niveau n'appartient pas à de telles missions fondamentales.

Par conséquent, sur le principe, un plan B devrait être ouvert.

Ces contribuables insistent également sur d'autres "originalités" avec quatre décalages majeurs par rapport à tous les autres stades :

1) Sa localisation : tous les nouveaux stades sont construits à l'extérieur de périmètres urbains densifiés. Le Stade des Lumières est construit sur 45 hectares au Montout à Décines. Celui de Lille a été placé en proche banlieue ...

2) Son financement : Grenoble est le seul dossier entièrement et exclusivement financé par les contribuables. A Lyon, le financement est privé. A Lille, il repose sur un partenariat public-privé avec une participation publique essentiellement consacrée aux travaux d'aménagements pour les accès ...

3) Le stationnement : certes ce volet est impacté par la localisation mais aucun stade ne comprend moins de 10 % de sa capacité d'accueil à une faculté de stationnement individuel. A Grenoble, les places pour le stationnement individuel sont anecdotiques.

4) Mais surtout, c'est la conception même du stade qui est présentée comme "déjà périmée", "hors jeu" : tous les nouveaux stades sont dans la logique de "city center" avec des équipements annexes qui en font un lieu permanent de vie : hôtellerie, commerces, restauration, services ... A Nice, le nouveau Stade se situe dans un nouveau complexe global qui comprend 29 000 m2 d'espaces commerciaux, de bureaux ... A Lille, il en est de même. A Lyon, cette logique est poussée au bout avec l'ouverture permanente des loges qui deviennent pour les entreprises une sorte de bureau permanent de relations publiques dans le Stade.

Que montrent ces exemples ?

Structurellement, le Stade des Alpes serait donc déclassé. Il devrait faire l'objet de travaux lourds d'aménagements pour trouver un régime durable d'équilibre financier.

Il est donc demandé que cet équipement soit placé parmi d'autres équipements publics d'animations pour proposer un ensemble d'équipements à des partenaires privés ayant la compétence professionnelle pour les faire vivre de façon rentable.

Le Stade des Alpes a coûté très cher aux contribuables de l'agglo. Chaque mois, ce coût augmente. L'argent public placé dans cet équipement du business du sport n'est pas investi ailleurs dans de véritables services publics (équipements scolaires, établissements médicalisé spour seniors ...).

Ces contribuables de conclure : "Il doit y avoir un temps pour arrêter la facture. Ce temps est venu et l'addition est déjà trop lourde. Elle ne doit plus augmenter".

Dans les circonstances financières actuelles, il parait difficile pour la Métro, propriétaire du Stade, d'éviter encore longtemps une explication détaillée sur ce dossier. Ce d'autant plus que dès juillet 2011 des demandes de communications de délibérations auraient été effectuées et seraient toujours sans la moindre réponse.

  • Publié le 21 octobre 2011

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