Alpexpo Grenoble : Michel Destot face à un choix majeur

  • Michel Destot

Alors que le mécontentement croissant gronde sur des sujets quotidiens majeurs comme les encombrements démesurés sur les voiries ou que les inquiétudes grandissent sur des dossiers comme l'endettement, des divisions au sein de la majorité PS de la Ville de Grenoble pourraient s'accélérer et prendre une tournure nouvelle sur une question très ponctuelle : la gestion d'Alpexpo Grenoble.

Un Conseil d’Administration exceptionnel d’Alpexpo est convoqué ce mercredi 16 novembre en toute urgence pour examiner la situation du Directeur Général, M. Guy Chanal.

M. Guy Chanal est le responsable des relations extérieures et des relations publiques de la Ville de Grenoble depuis le début des mandats de Michel Destot. C’est lui qui règne sur la totalité des équipements para-municipaux dans un mélange d'ailleurs bien surprenant de situations juridiques tantôt privées tantôt publiques : Six Jours, fête du cirque, Summum, Foire dite Internationale, Salons ponctuels …

Guy Chanal est un très proche collaborateur de Michel Destot auquel il rend compte en direct des dossiers qu'il traite.

Il a eu en charge la promotion de la candidature de Grenoble aux JO 2018 et c’est d’ailleurs peut-être à cette étape que les divisions ont pris une autre dimension car le résultat de la chute de Grenoble à la troisième place (sur 4) d'une candidature d'une ville déjà "historiquement olympique" a beaucoup marqué les esprits.

Aujourd’hui, ces divisions semblent sur le point d’éclater au grand jour entre deux camps de la majorité municipale.

D’un côté, les professionnels de la politique proches de Michel Destot de longue date : Jérôme Safar, successeur désigné de Michel Destot pour les municipales de 2014 (et ancien attaché parlementaire de l'actuel Député Maire) et Alain Pilaud, en charge des sports de la Ville de Grenoble et Président d’Alpexpo.

D’un autre côté, les symboles de l'économie mixte locale : Geneviève Fioraso, Députée de Grenoble, et Stéphane Sieber, Monsieur « JO 2018 » et Adjoint au Maire en Charge des nouvelles technologies. Des symboles de plus en plus exposés à des critiques sur le coût de cette "économie mixte" et les critères des choix lorsque la frontière entre le privé et le public devient aussi perméable.

MM Safar et Pilaud semblent déterminés à obtenir le départ de Guy Chanal. Motifs évoqués : problèmes de résultats, difficultés financières, contentieux sociaux à répétition, manque d'informations. Dossiers qui n’ont encore jamais été exposés par voie de presse et dont il est donc difficile de supposer la réalité précise détaillée des périmètres des griefs.

Mme Fioraso et M. Siebert défendent Guy Chanal, son professionnalisme, ses résultats, le fait qu'il ait été le sauveur des dernières manifestations à succès qui continuent encore à animer la capitale des Alpes. Des succès nombreux au point même qu’il est parfois question de lui pour reprendre le Stade des Alpes pour lequel il aurait déposé une candidature officielle. Cette candidature officielle reposerait notamment sur les synergies entre les divers équipements publics. Cet argument deviendait difficile à vendre si on devait lui retirer la gestion des autres principaux équipements comme Alpexpo ou le Summum...

Ce conflit met en évidence des questions de fond :

1) il va clarifier le niveau actuel d'implication de Michel Destot. Interviendra-t-il pour mettre fin à ce bras de fer qui couvait depuis plusieurs mois déjà ? Si oui, comment le fera-t-il et quel sera le coût pour le contribuable ? Si une rupture brutale d'un contrat de travail devait intervenir, elle aurait un coût et a fortiori si cette rupture devait s'écarter d'un cadre brutal pour évoluer vers un accord amiable ?

2) il met à jour les rivalités croissantes entre des tendances de la majorité municipale au moment où la succession de Michel Destot est officiellement ouverte puisqu'il a confirmé la passage de témoin à Jérôme Safar pour conduire la liste 2014. Dans ces tendances, Jérôme Safar semble vouloir prendre en main rapidement la situation globale pour se mettre en ordre de bataille y compris à partir d'un secteur para-municipal totalement réorganisé au niveau de ses équipements majeurs.

3) il met au grand jour des tensions de fond qui existent dans l'organisation de la succession de Michel Destot. En cas d'échec du bras de fer engagé par Jérôme Safar, Geneviève Fioraso y verrait-elle une embellie ouvrant de nouvelles perspectives sur Grenoble alors qu'il est de plus en plus question de sa candidature aux municipales sur Meylan ?

Tous ces enjeux interviennent alors que des associations locales représentant des membres de la société civile pose d'autres questions à l'exemple des suivantes :

1) transparence et vérité sur le coût financier de la totalité du secteur para-municipal grenoblois avec la publication du déficit cumulé,

2) débat et projet sur une ré-organisation rationnelle et efficace de la totalité de ce secteur para-municipal : depuis la Régie du téléphérique jusqu'à Alpexpo,

3) mise en place d'une séparation totale entre les régimes juridiques de droit privé et de droit public avec des conventions publiques de partenariats en fonction d'objectifs pluri-annuels clairs prévoyant notamment une charte d'éthique pour que le caractère industriel et commercial d'opérations réponde à une logique transparente de rentabilité sans des confusions avec des financements publics qui nuisent à la responsabilité des intervenants.

Michel Destot est très attendu sur ce dossier qui correspond désormais à un arbitrage manifestement majeur.

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  • Publié le 16 novembre 2011

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