Tim Geithner face à l'Europe qui veut "sauver la façade"

  • Tim Geithner

Même en pleine crise d'extrême gravité, l'essentiel pour certains responsables politiques semble être d'abord de "sauver la façade" en gérant les images.

La version française de la crise financière décroche de plus en plus de la version de médias étrangers. Les deux derniers exemples concrets sont les suivants.

En France, il est indiqué que le FMI contribuerait à un fonds pour l'Europe. Les commentaires ont été nombreux sur cette voie présentée alors comme très positive. Mais un porte-parole du FMI a officiellement réagi affirmant même qu'aucune discussion n'avait été entamée avec le FMI ... Cette dernière information a été peu évoquée à la différence de la première.

De même, les positions d'Etats étrangers importants sont systématiquement ignorées. C'est le cas par exemple de la dernière position de Jim Flaherty, Ministre Canadien des Finances, qui a affirmé que son pays s'opposerait de toutes ses forces à ce que le G 20 sauve l'euro. Il demande à "l'Europe de se sauver elle-même et que les fonds internationaux viennent d'abord en aide aux pays pauvres qui vivront les contrecoups de la crise européenne".


Alors que la crise s'aggrave manifestement chaque semaine, un double décrochage est intervenu :

- dans la présentation du contenu même de la crise et des mesures incontournables pour s'en sortir,

- dans la présentation du contexte international face à certaines positions françaises ou européennes.

Le mensonge a conduit pour partie à l'actuelle crise. Un mensonge par omission quand les Etats ont renoncé au courage d'exposer la réalité de certains faits à l'exemple de l'ampleur non durable de certaines dépenses.

Nous assistons à un autre mensonge mais par action visant à instrumentaliser certaines présentations. Le réveil s'annonce très difficile a fortiori dans de telles circonstances. La crise de l'information face à l'information sur la crise atteint des seuils qui deviennent inquiétants.

Ce contexte semble susciter une "réserve distante" de la part de Tim Geithner toujours très critique face à de tels comportements qui s'éloignent de ses repères techniques habituels. D'où les critiques très vives qui avaient été les siennes à destination de l'Europe lors du dernier sommet Asie Pacifique.

  • Publié le 8 décembre 2011

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