Grenoble Villeneuve : Denis Bonzy et le Club 20 demandent un débat plus respectueux des réalités

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Ce sont les déclarations de l'un des anciens concepteurs du quartier de la Villeneuve à Grenoble qui suscitent une réaction du Club 20 et de son Président, Denis Bonzy, qui appellent à davantage de respect de la réalité matérielle des faits.

Ils regrettent : " un résumé d'un système politique local qui craque faute de projet et faute d'un bon diagnostic. Ce sont d'ailleurs les deux volets liés d'une politique. Le diagnostic doit établir un socle concret à partir duquel le projet prend naissance. Si le diagnostic est erroné, le projet est terriblement fragilisé.

Que dit JF Parent sur la Villeneuve pour l'essentiel :

1) les projets actuels sont du "vent médiatique",

2) les difficultés datent des années 80 et de la victoire de la droite en 1983.

Ces trois éléments méritent un examen attentif.

1) Les difficultés datent-elles des années 80 ?

Non. Dès les années 70, des difficultés majeures ont été reconnues. Il y a un "arbitre" objectif, impartial, honnête : le livre de Pierre Frappat édité au premier trimestre 1979. Son chapitre XVI est intitulé "la ville neuve des illusions". Il suffit de parcourir les pages 355 à 375 pour constater que dès les années 70 les problèmes majeurs sont nés dans la "Verlhac City" pour reprendre l'expression à la mode de cette époque. Verlhac, Giard, Clemencey ... n'ont jamais contesté cette réalité lors des nombreuses discussions sur ce dossier dans les années 80.

2) De 1983 à 1995, la Villeneuve a-t-elle été un "quartier mouton noir" ?

Non. C'est une affirmation dépourvue de la moindre réalité objective. Ce sujet fait l'objet d'un mémoire d'élèves de l'IEP de Grenoble. Avec Aziz Sahiri, nous avons rencontré un représentant de la promotion concernée (lundi 19 décembre 2011). Nous avons répondu à toutes les questions sans la moindre exception. 50 projets lourds, structurants, souvent novateurs ont été mis en oeuvre de 1983 à 1995 en faveur des habitants de la Villeneuve et du respect de ce quartier. En 1995, la Villeneuve allait mieux qu'en 2010. Entre 1995 et 2010, le pouvoir grenoblois n'a pas été exercé par la "droite". Les équipes de 1983 et de 1995 ont toujours considéré, et à juste tire, qu'une Ville ne peut jamais gagner contre l'un de ses quartiers. Par conséquent, tous les quartiers ont été respectés, défendus, promus dont la Villeneuve et les chiffres officiels l'attestent.

3) En ce qui concerne les actuels projets, à l'exemple de bon nombre autres quartiers dits "sensibles" de l'agglomération grenobloise, c'est d'abord de concret dont les habitants ont besoin : proximité, sécurité, propreté, perspectives économiques individuelles.

Pourquoi l'ensemble de l'agglomération grenobloise a-t-elle subi ces dernières années un déclassement généralisé ?

4 facteurs :

1) un pouvoir local enfermé dans une logique de Cour avec une déconnection progressive des réalités,

2) une opposition locale qui n'occupe pas sa fonction d'émulation parce qu'elle mobilise toutes ses énergies sur ses divisions internes qu'elle alimente de façon hebdomadaire et caricaturale,

3) des analyses totalement dépourvues de la moindre réalité matérielle des faits,

4) un système de pouvoir qui, avec des relais, se complait à énoncer une analyse sans être animé par une quelconque éthique de la vérité des faits.

C'est la définition même de l'obscurantisme : quand un voile de "terrorisme verbal" impose par la répétition une pensée unique devant laquelle chacun doit s'incliner même si elle est fausse !

C'est cette situation de sous-démocratie locale qui a produit progressivement un déclassement généralisé de l'agglomération grenobloise qui connait actuellement une crise quasi-généralisée de ses marqueurs : financiers, routiers, économiques, sociaux avec les quartiers difficiles..."

Denis Bonzy et le Club 20 demandent de "sortir rapidement de cette situation pour apporter des réponses concrètes à des questions concrètes et non pas pour tenter d'avancer en regardant le rétroviseur et en interprétant mal les informations qu'il peut donner".

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  • Publié le 19 janvier 2012

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