Jean François Copé et les nouvelles monarchies

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Avec la crise économique, le concept de classes refait surface.

Lorsqu’il est question de « classes », chacun pense aussitôt à Marx. Ce n’est pas Marx qui a inventé le concept qui apparaissait déjà sous Platon. Marx a mis en évidence que l’antagonisme des classes était le moteur de l’évolution sociale.

Cette logique d’opposition des classes redevient d’actualité. Le « bouclier fiscal » s’opposerait aux aides à la classe moyenne. Cette dernière serait victime des aides aux plus défavorisés … L’antagonisme des classes se réinstalle comme grille de lecture des rapports sociaux.

C’est un premier échec pour l’actuel pouvoir car cette grille de lecture installe une « parole de gauche » qui ne peut que lui être défavorable.

Il y a un second courant qui est tout aussi inquiétant pour le pouvoir présidentiel, c’est le besoin de vengeance qui se fait jour contre les élites.

Les élites sont frappées par trois maux aux yeux de l’opinion :
- une insuffisante circulation,
- une moindre exposition à la crise,
- une incapacité à sauver de la crise.

La société portée par Nicolas Sarkozy lors de la présidentielle 2007 est celle du mérite. Elle suppose une rapidité d’accélération des élites.

Ce sens du mouvement et du brassage des élites était un sens général d’évolution de la société. Or, les élites paraissent en France à l’écart du brassage alors même que l’élection emblématique de Barack Obama aux Etats-Unis a décrispé ce pays sur ce volet.

Bien davantage, ces élites perçues comme repliées sur elle-même semblent épargnées par la crise. Leurs revenus bougent peu ou à la hausse exclusivement. Les aides publiques sont mobilisées pour les sauver. Leurs responsabilités personnelles ne sont pas engagées. Pour ces raisons, la crise ne semble pas frapper les élites ou du moins elle ne les frappe pas avec la même sévérité que les autres classes de la population.

Ce dernier volet ajouté au premier installe un besoin de revanche sur les élites parce que ces dernières moins impactées par la crise ne parviennent même pas à sauver les autres de la crise.

Ce sentiment est explosif pour le pouvoir présidentiel. Il y a une image de "nouvelles monarchies" qui réveille la volonté populaire de sanction.

La légitimité des élites est en passe de devenir le sujet majeur de la vie politique et des prochains votes.

C'est un terrain délicat pour la majorité présidentielle. Jean François Copé et l'UMP doivent déminer ce terrain. Au cas contraire, cette approche de classes risque de devenir un atout majeur pour le candidat PS.

  • Publié le 12 février 2012

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