Claude Guéant face au nouvel obscurantisme

  • Claude Gueant

La réalité actuelle inquiète et perturbe, puisqu’elle est incertaine, changeante, dérangeante et parfois même non négociable.

L’imaginaire, lui, est confortable et rassurant. Insusceptible d’être soumis à l’épreuve de la contradiction, il se trouve en harmonie intime et naturelle avec l’individu.

On doit se contraindre à faire effort sur soi pour assumer le réel. La quête de celui-ci, c’est la fin des certitudes, l’effondrement des préjugés, la ruine des dogmes.

L’imaginaire, en revanche, n’en exige pas autant.

C’est pourquoi, il est facile de s’y tenir inconsciemment et de se l’approprier. Dès lors, la machine à produire de l’illusion politique est en place et tourne à plein régime. Elle fabrique à bon compte des certitudes à bon marché.

A cette dangereuse dérive, la société Française s’adonne aujourd’hui sans retenue et en quelque sorte sans remord.

Tout l’y pousse : la perte des repères, la peur de l’avenir, le sentiment de ne plus maîtriser son destin.

Ne sachant à quel saint se vouer, elle se livre naturellement au diable, celui des croyances rassurantes qui lui susurrent que la France peut demeurer une île à l’abri des tempêtes et qu’il suffit pour cela d’en décider ainsi.

L’incapacité de notre pays à s’adapter aux évolutions du monde et cette référence incantatoire à on ne sait quelle exception française n’a pas d’autre explication.

Dans la quasi-totalité des domaines de la vie publique, la vérité est occultée parce qu’elle est douloureuse à admettre, que l’électeur la refuse et que l’âme de la France est devenue faible.

Alors on ferme les yeux et on s’enfonce dans son rêve, non sans d’ailleurs quelques inquiétudes.

Dans ce contexte, les déclarations de Claude Guéant ont de quoi rassurer sans qu'il n'y ait matière à porter une appréciation sur leur contenu même. Voilà au moins un responsable public qui ose casser le politiquement correct, les certitudes, les préjugés, voire même des dogmes.

La vie publique française manque de leaders de ce type. Claude Guéant refuse l'obscurantisme moderne qui voudrait que des sujets ne puissent être abordés. Pour cette seule qualité, il mérite une grande considération.

  • Publié le 5 mars 2012

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