Jacqueline Joannon et Jean Pierre Jourdan font bouger le débat dans l'agglomération grenobloise

Si les voitures ne bougent plus dans l'agglomération grenobloise pour cause d'embouteillages records, le 20 mars (salle audiovisuelle, 12 bis rue des Ayguinards, Meylan) Mme Jacqueline Joannon et M. Jean Pierre Jourdan font au moins bouger le ... débat.

Ils organisent une conférence débat sur le transport urbain par câble.

C'est une initiative importante pour 5 raisons :

1) Mme Joannon et M. Jourdan sont des citoyens engagés dans la vie publique de façon sérieuse, durable pour des valeurs auxquelles ils attachent une grande importance. Ils ne courent pas les mandats. Ils courent les convictions. C'est très différent. Mme Joannon est responsable de Cap 21 pour l'Isère qui est une composante de l'écologie non dogmatique. Quant à M. Jean Pierre Jourdan, chabaniste historique, il incarne un gaullisme social avec une très grande intégrité comme beaucoup d'universitaires quand ils s'engagent dans la vie publique.

Par conséquent, les organisateurs ont un profil qui réunit tout pour rassurer sur la qualité de la réunion.

2) L'agglomération grenobloise a un historique en la matière. Jean Charles Simiand, longtemps l'un des responsables nationaux les plus reconnus de la fédération du transport par câble, a souvent présenté des projets d'une extrême qualité. Il ne faut pas oublier qu'avant l'arbitrage en 1983 sur le tramway, au sein même de la Ville de Grenoble, un projet de transport urbain sans emprise au sol avait été envisagé. Le site de la Bastille est un exemple de transport urbain par câble et si ce site avait été mieux considéré et mieux développé, le transport urbain par câble aurait déjà connu une réputation plus grande dans l'agglomération.

3) Cette initiative va probablement réconcilier avec les débats de fond qui ont disparu de la vie publique grenobloise depuis longtemps. Un débat de fond, c'est refuser la politique anecdotique qui se réfugie derrière des formules à l'emporte pièce pour ne pas traiter sérieusement un dossier. Le dernier exemple en date, c'est l'annonce des 5 millions d'euros du Conseil général pour aménager l'A 480 : c'est le coût des peintures au sol pour recalibrer la dimension des emprises existantes ouvertes aux véhicules...

4) 24 heures auparavant, des députés PS de l'agglo tiennent une conférence de presse pour exposer des projets en la matière. Quelle crédibilité peut encore être la leur ? Sur le plan national, ils indiquent que Sarkozy ne peut promettre pour demain ce qu'il n'a pas fait hier sur un mandat de 5 ans. Comment eux pourraient-ils ne pas appliquer ce constat alors que leur mandat n'est pas de 5 ans mais de ... 17 ans ?

5) Sur les embouteillages comme sur tant d'autres dossiers (équipements publics d'animations, finances, sécurité ...), l'opinion grenobloise veut manifestement se réapproprier sa vie quotidienne. Les échecs sont nombreux et graves. Les appareils partisans paraissent impuissants, fatalistes ou même indifférents. C'est une sorte de printemps républicain que les citoyens veulent vivre dans l'agglomération grenobloise à l'écart d'un système politique qui s'est tellement éloigné des véritables priorités.

Cette réunion, selon la qualité très probable de son contenu, constitue une étape de plus dans l'engagement citoyen qui est en marche.

  • Publié le 15 mars 2012

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