SCOT de la Région Grenobloise : le Club 20 dénonce "un scandale en marche"

C'est aujourd'hui que débute l'enquête publique sur le projet de schéma de cohérence territoriale (SCOT). Cette enquête durera du 4 mai au 4 juillet 2012. L'enjeu de principe : fixer les orientations en matière de déplacements, de logement, d'emploi pour les 20 prochaines années.

Denis Bonzy, Président du Club 20, premier think tank de l'agglomération grenobloise, dénonce "un scandale en marche pour 5 raisons pratiques essentielles :

1) Le décalage entre l'importance de l'enjeu affiché (schéma de référence sur 20 ans) et la quasi-confidentialité d'élaboration et d'adoption saute aux yeux de tout observateur impartial.

2) Sur le fond, le projet repose sur deux grands principes : gel des voies de circulation, densification des principaux pôles urbains. Ce sont deux des principes qui ont inspiré les politiques mises en oeuvre depuis 1995 dans la région grenobloise. Chacun peut actuellement constater l'ampleur des échecs.

Sur le fond, c'est à l'opposé de ces deux principes qu'il faut travailler :

- pour ramener de la fluidité dans les voies de déplacements,

- pour consolider la dimension humaine dans les projets d'urbanisation.

3) Le calendrier d'organisation de l'enquête publique est l'illustration caricaturale de la volonté de passage en contournant l'opinion. La campagne des législatives va occuper tout l'espace des débats publics. L'enquête publique sur le SCOT sera la plus discrète possible (un supplément acheté au Dauphiné Libéré). Sur un projet de cette ampleur, des réunions délocalisées devraient être organisées et probablement une consultation populaire à l'issue.

Tout est fait pour déposséder les citoyens de choix importants pour leur vie quotidienne de demain.

4) Ce projet ne repose pas sur des alternatives. C'est un bloc à prendre ou à laisser. Là aussi, cette méthode ne correspond pas au respect des citoyens. Les outils techniques doivent être mis à disposition pour permettre un débat réellement pluraliste donc reposant sur le choc de plusieurs hypothèses possibles.

5) Depuis 1995, la région grenobloise est privée d'un réel débat sur l'aménagement de son territoire. L'organisation de l'espace a été gérée sur des considérations d'influences politiques et non pas sur des réalités cohérentes de complémentarités des bassins de vies. D'où des choix d'une incohérence technique manifeste y compris dans les partis pris de découpages de structures territoriales.

C'est une mauvaise période qui est choisie pour organiser une façade de consultation sur un mauvais document sur le fond : bref, un scandale de plus en marche !"

Denis Bonzy est par ailleurs l'ancien Président de l'Agence d'Urbanisme de la Région Grenobloise (AURG) et avait consacré de nombreux travaux aux questions de l'aménagement du territoire.

  • Publié le 4 mai 2012

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