Jean Marc Ayrault, le dialogue et l'opinion fataliste

  • Jean Marc Ayrault
  • Harris Interactive

A la demande de L'Humanité, Harris Interactive a interrogé les Français sur les premières rencontres organisées par le nouveau Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, entre les organisations syndicales et le gouvernement nouvellement constitué. Dans un contexte où les Français se montraient demandeurs d'une plus grande concertation dans l'action de l'Etat, il s'agissait d'appréhender le regard qu'ils pouvaient porter sur le premier grand rendez-vous du nouveau gouvernement avec les organisations syndicales.

Que retenir de cette enquête ?

Les Français portent un regard dans l'ensemble positif sur cette initiative de réunir gouvernement et syndicats : ils sont quasi unanimes (92%) à juger que cela est une bonne chose, et ils font majoritairement confiance tant au gouvernement qu'aux syndicats de salariés pour émettre des propositions allant dans le bon sens (respectivement 57% et 53% « confiance »), même s'ils font part d'une plus grande méfiance à l'égard des organisations syndicales patronales (seulement 31% « confiance », 69% « pas confiance »).

La démarche de concertation semble donc fortement appréciée, tout particulièrement parmi les sympathisants de Gauche, mais également par une nette majorité des sympathisants de Droite, du Front National, ou des personnes n'exprimant aucune préférence politique.


Les Français jugent que cette concertation aura des effets bénéfiques à un niveau collectif, pour recueillir des informations et fixer un cap au pays : trois Français sur quatre estiment que cela permettra certainement ou probablement au gouvernement de mieux connaître la situation et les attentes des salariés (76%) et des chefs d'entreprise (74%). Près des deux tiers des Français jugent également que cela permettra au gouvernement de prendre des mesures améliorant la situation de la France (63%) ou de mettre en place des réformes efficaces (63%), quand 56% estiment que cette initiative améliorera la cohésion de la société française. Notons que cet optimisme est plus partagé que la moyenne parmi les femmes et les sympathisants de Gauche, quand les sympathisants de Droite font montre d'une attitude plus critique.

Néanmoins, les Français ne semblent pas convaincus que ces rencontres permettent une action plus efficace du gouvernement dans les domaines qui les préoccupent personnellement : ainsi, spontanément, les Français n'indiquent rien attendre de particulier de ces rencontres, si ce n'est un simple esprit de dialogue ; tandis qu'ils identifient clairement des dossiers prioritaires qui devraient être abordés, en premier lieu desquels l'emploi (58%), devant le pouvoir d'achat (41%, et préoccupation prioritaire des catégories populaires, à 57%), la compétitivité des entreprises françaises (36%) et les retraites (33%).

Enfin, seuls quatre Français sur dix (40%) estiment que ces rencontres permettront au gouvernement de prendre des mesures améliorant leur situation personnelle, même si cet optimisme est tout de même majoritaire parmi les sympathisants de Gauche (58%).


Méthodologie : enquête réalisée par Internet du 24 au 26 mai 2012. Echantillon de 924 individus représentatifs de la population française âgée de 18 ans et plus, à partir de l'access panel Harris Interactive. Méthode des quotas et redressement appliquée aux variables suivantes : sexe, âge, catégorie socioprofessionnelle et région de l'interviewé(e).


  • Publié le 29 mai 2012

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