François Hollande et l'îlot d'anormalité que devient la France

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Les conditions de prise de pouvoir de François Hollande s'éloignent chaque semaine de la revendication de "normalité" qui devait être la pierre angulaire de sa présidence.

4 décrochages majeurs sont déjà intervenus :

1) La Présidence "normale" n'est pas la "Présidence à l'écart" : le contrat présidentiel suppose l'engagement quotidien du Chef de l'Etat. Ce que l'opinion française reprochait à Nicolas Sarkozy ce n'était pas d'aller au salon de l'agriculture mais de répondre à une mise en cause personnelle. Le souci de contraste avec Nicolas Sarkozy est actuellement poussé trop loin. Il y a une "dé-présidentialisation" du fonctionnement qui ne répond ni à la logique des institutions ni à celle des attentes de l'opinion et encore moins aux exigences des circonstances.

2) L'information d'Etat est coupée des réalités internationales. A lire les titres des informations, le twittergate de la compagne du Chef de l'Etat met la "crise financière" entre parenthèses. Triste erreur ponctuelle. La crise s'aggrave dangereusement partout et tout particulièrement en Espagne et en Italie. Ne pas en parler dans les médias d'Etat ne change en rien cette évolution. Une présidence normale c'est en la matière s'occuper de la crise comme dans les pays voisins parce que la France n'est pas un îlot de prospérité.

3) Dans les temps de crise, l'urgence est à l'union, au rassemblement. La tonalité vengeresse de membres du Gouvernement est à l'opposé de cette normalité. Là encore, c'est un décrochage paradoxal et inquiétant.

4) L'heure est partout aux économies sauf en France, pays pourtant déjà sur le podium de la fiscalité élevée et de l'endettement public fort. Le programme de relance de l'industrie automobile semble passer par l'achat de véhicules par l'Etat et les Collectivités Locales déjà sur-équipés. Ailleurs, la normalité est à la diminution du parc public des véhicules !

Ces exemples concrets montrent que le début de la Présidence de François Hollande est tout sauf une "présidence normale" par comparaison avec les gouvernances étrangères. Ces décrochages ont sérieusement de quoi inquiéter.

  • Publié le 23 juillet 2012

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