Hervé Mariton présente sa motion en vue du Congrès UMP

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  • Herve Mariton

En pleine période olympique, le Député de la Drôme présente une motion à la connotation sportive et gagnante puisqu'appelée : "LORE" et qui repose sur les priorités suivantes :

"LORE : une motion libérale et conservatrice

Notre conviction pour la liberté, notre engagement dans la démocratie, notre ardeur au progrès nous commandent, à ce moment de la vie politique, de dire comment nous pourrions faire mieux pour notre pays et notre parti.

Pour la France, nous sommes convaincus qu'il faut faire confiance aux Français dans un
esprit de liberté et de responsabilité.

Notre société a également besoin d'ordre afin de réaliser le beau projet républicain et de rendre l'espoir aux Français. Il ne s'agit pas de grands mots mais d'exigences opérationnelles que nous avons entendues tout au long des campagnes électorales de ce printemps.

La liberté est ce qui définit le mieux l'esprit humain, qui en fait la singularité, l'inventivité et en permet l'émancipation. Défendre la liberté en politique, c'est privilégier la confiance accordée aux citoyens plutôt qu'une verticalité du pouvoir chaque jour plus anachronique.
L'ordre n'est pas l'immobilisme ni l'autoritarisme. C'est avant tout un haut niveau d'organisation et de transmission qui constitue le socle sur lequel une société peut résister à l'action destructrice du temps. Ce n'est pas l'antithèse mais bien la condition du progrès.

La République est le ciment de notre société, c'est-à-dire une histoire et un ensemble de valeurs normalement partagées par tous qui forgent une identité nationale. C'est aussi la reconnaissance du rôle fondamental de territoires contrastés, d'hommes différents, de corps intermédiaires affirmés dans la vie du pays.

L'espoir est le stimulant rassembleur qui fait passer de l'action individuelle au projet collectif et lutter contre la spirale négative du pessimisme. Il est aussi un horizon : nous sommes libres de bousculer l'ordre si cela permet de créer un espoir nouveau.

Ces quatre principes donnent tout son sens et toute sa cohérence à une ligne libérale et conservatrice que l'on peut énoncer ainsi : réformer ce qu'il faut, conserver ce qui vaut. Libéraux, nous ne sommes pas partisans du laisser-faire mais affirmons que la société a besoin d'être organisée autour de règles claires et partagées. Conservateurs, nous ne sommes pas réfractaires au progrès mais souhaitons le construire plutôt que d'accompagner un quelconque sens irrésistible de l'histoire.

C'est cette articulation entre la force créatrice de la libre initiative et la capacité d'évolution d'une société ordonnée qui nous semble particulièrement féconde et porteuse d'espoir. Elle guide nos propositions dans différents domaines de l'action politique.

L'entreprise est au coeur de notre projet, c'est la source de toute richesse mais aussi une structure essentielle de la vie sociale. Nous pensons que l'entreprise n'a pas besoin de subsides publics mais de moins de contraintes pour qu'elle puisse se développer et s'adapter à un monde toujours nouveau. L'action publique doit principalement consister à définir des règles du jeu claires, stables et prévisibles et à exiger la réciprocité dans leur application afin de permettre l'essor d'une saine concurrence et de justes échanges.

Le numérique est une révolution du même ordre que l'invention de l'écriture ou de l'imprimerie, il s'agit d'une opportunité économique majeure mais aussi d'une extension des libertés individuelles qui favorise la démocratie et l'horizontalité. Pour contribuer à son essor, la confiance doit y être renforcée (neutralité du net, développement de l'identité numérique, droit à l'oubli,...) et notre droit mis à jour afin de garantir dans l'univers numérique les grands
principes de liberté et de responsabilité auxquels nous sommes attachés.

Si l'objectif de retour à l'équilibre de nos finances publiques semble enfin faire consensus entre la droite et la gauche, les moyens d'y parvenir diffèrent très largement. L'urgence est à la réduction des dépenses publiques, pas à l'augmentation de la fiscalité dans un pays qui connaît déjà des prélèvements obligatoires records. Être libéral, c'est penser que le citoyen ne prend pas nécessairement une décision moins bonne que celle que la collectivité peut
prendre pour lui.

La réforme de l'Etat est l'outil principal pour réduire les dépenses. Elle passe tout d'abord par un partage clair des compétences entre les différentes échelons. La décentralisation ne doit plus être méfiance mais confiance envers les acteurs de terrain pour rendre plus efficace les circuits de décision.

L'expérimentation est prévue dans la Constitution. C'est une bonne manière d'assurer les itérations nécessaires entre un pouvoir réceptif et une base créatrice. La réforme del'Etat passe également par une refondation de l'Europe :
- il est temps d'assumer pleinement que la monnaie unique conduit à un partage de responsabilité commune des compétences budgétaires tandis que certaines
politiques communautaires touchant à la vie quotidienne méritent d’être
rapatriées au niveau des États.
- L'application du principe de subsidiarité, tant au niveau national qu'européen, doit s'accompagner d'un grand mouvement de simplification normative et administrative seul capable de libérer nos capacités créatrices, de rendre l'espoir aux acteurs de l'économie, de lavie locale, et de l'ensemble de la soiété.
- La simplification est un mouvement indispensable pour limiter la dérive des dépenses et permettre en particulier de réduire les effectifs dans la fonction publique sans renoncer aux choix de société auxquels nous tenons.

Parmi ces choix, la Défense ne doit pas être considérée comme une variable d'ajustement budgétaire, au contraire des intentions socialistes. L'esprit de défense est à la fois protection de nos libertés fondamentales, de notre territoire, de notre histoire et de notre identité. Il implique toute la société et pas seulement une armée de métier vers laquelle nous aurions externalisé la défense de nos intérêts nationaux. Il doit sans cesse s'adapter aux nouvelles
menaces : cyber-attaques, guerre économique, groupuscules terroristes.

L'Etat doit respecter et protéger les modes de vie individuels de chacun, sans que cela ne l'empêche de mener une véritable politique en faveur de la famille durable. La famille est la brique essentielle de l'organisation sociale et la natalité est une des conditions du financement de notre protection sociale. Nous assumons le modèle ordinaire de la mère, du père et des enfants. La droite doit reprendre la main sur ce sujet comme sur l'ensemble des questions de société pour ne pas se laisser enfermer dans une opposition manichéenne entre progressisme et réaction, pour ne pas faillir par son silence.

Pour garantir la solidarité dont est porteur le pacte social français, il est urgent de le réformer. Dans ce domaine, l'immobilisme vaut abandon. Des réformes de structure qui prennent acte du vieillissement de la population doivent être menées. Il est également impératif de sortir de la logique des droits-créances qui conduit insidieusement à l'assistanat et au ressentiment généralisé pour passer à celle du devoir et de la responsabilité. Cela passe en particulier par
un meilleur contrôle des fraudes grâce aux moyens informatiques mais aussi à une véritable évaluation des politiques publiques, qui n'a pas été conduite à son terme pour le RSA. Pas d'aide sans contrepartie, il faut le dire, il faut le faire.

Pour répondre à ces défis, il faut de l'audace et du courage. Oui, nous sommes à la fois libéraux et conservateurs. Oui, notre motion « LORE » veut rassembler pour la liberté, l'ordre, la république et l'espoir. Des idées fortes pour une opposition forte et une France plus forte."

  • Publié le 31 juillet 2012

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