Alerte record sur l'emploi dans les TPE
La 47ème édition du Baromètre des TPE, l’enquête de conjoncture trimestrielle réalisée par l’IFOP pour Fiducial auprès des Très Petites Entreprises, tire la sonnette d’alarme en matière d’emplois. La création nette d’emplois serait fortement négative au 3ème trimestre pour s’établir à -3 points. En cause : une dégradation de la situation financière des entreprises, une diminution du chiffre d’affaires, une trésorerie en berne et surtout de fortes inquiétudes sur le contexte économique.
Les patrons anticipent une forte suppression de postes (10 %), la 2ème plus importante depuis 10 ans.
Si l’emploi se maintient péniblement au 2ème trimestre, avec une création nette d’emplois positive à +1 point et un taux d’embauche de 10 %, la situation s’assombrit nettement pour les trois mois suivants. Les prévisions de créations d’emplois (nettes de suppressions et de remplacements de postes) font état d’une forte baisse qui devrait s’établir à -3 points, soit l’un des scores les plus faibles enregistrés depuis la création du baromètre. Un employeur sur 10 envisage de supprimer un ou plusieurs postes au sein de son entreprise. Les secteurs du commerce (création nette prévisionnelle à -6 points) et des services aux particuliers (-6 points également) devraient être particulièrement impactés.
Des indicateurs économiques dans le rouge
Autre facteur d’inquiétude, la fragilité des TPE continue de s’accentuer. L’indicateur de situation financière se maintient à un niveau extrêmement bas (-14). Même si cette dégradation n’atteint pas celle observée au mois d’avril (-17), elle s’avère tout autant problématique au regard des constats relatifs au chiffre d’affaires qui continue de baisser (-2 % entre avril et juin alors que les patrons comptaient sur une légère augmentation).
Pire, pour la première fois depuis un an, les patrons de TPE n’anticipent pas d’amélioration de leurs recettes trimestrielles mais une baisse de leur chiffre d’affaires de 0,6 % de juillet à septembre 2012.
Les dirigeants de TPE sont également plus nombreux qu’au mois d’avril (34 %, +5 points) à anticiper une diminution de leur trésorerie au cours du 3ème trimestre.
Au regard de ces indicateurs et de cette position économique tendue, 30 % des dirigeants jugent la situation de leur entreprise préoccupante. Ce résultat progresse de +3 points depuis le début de l’année pour atteindre son plus haut niveau depuis janvier 2011.
La situation économique européenne suscite l’inquiétude des dirigeants
La crise de l’euro inquiète 87 % des patrons de TPE et sa gestion est vigoureusement critiquée. Ainsi, le pacte de croissance décidé par les gouvernements européens n’est perçu comme efficace que par 46 % des personnes interrogées.
La confiance envers les dirigeants politiques européens est nettement entamée : 76 % des patrons estiment qu’ils ne prennent pas les mesures qui s’imposent par souci de ne pas déplaire à leur électorat et ils jugent à 69 % qu’ils n’ont pas une bonne analyse ni une bonne maîtrise du problème.
Preuve de cette inquiétude, près d’un dirigeant sur deux (48 %) estime que la France pourrait connaître la même situation que la Grèce, le Portugal, l’Espagne ou encore de l’Irlande dans les prochaines années (pour rappel, 60 % de l’ensemble des Français partageaient cette opinion dans un sondage réalisé pour Fiducial et Le Figaro du 18 au 21 juin).
Sur la scène politique intérieure, la gestion de la dette publique et du déficit de la France par François Hollande cristallise les inquiétudes des dirigeants d’entreprise. 70 % d’entre eux jugent que le gouvernement aurait pu faire davantage d’efforts en matière de réduction des dépenses publiques ; économies à imputer en priorité sur le budget de la défense (60 % des citations).
Méthodologie de l’Etude :
Echantillon de 1 003 dirigeants de TPE de 0 à 19 salariés, raisonné sur les critères secteur d’activité de l’entreprise, taille de l’entreprise, région d’implantation de l’entreprise et interrogé par téléphone du 9 au 18 juillet 2012. Des résultats nationaux représentatifs : redressement selon les données INSEE pour la meilleure représentativité de cette composante du tissu économique français.