J - 43 : carnets de routes : des campagnes pas transposables en France
A chaque présidentielle américaine, la mode est de chercher à transposer des avancées américaines dans des campagnes françaises. Peine perdue pour l'essentiel car les campagnes ne sont pas transposables.
Quatre différences majeures creusent des fossés considérables :
1) L'effet de taille : les circonscriptions électorales américaines, en dehors même de la présidentielle, sont considérablement plus étoffées démographiquement en moyenne et surtout considérablement plus immenses en superficies. La dépense d'énergie est considérable. La campagne est d'abord une épreuve physique au sens premier du terme, ce d'autant plus qu'il y a généralement deux étapes : la primaire puis le duel final.
2) La place de l'argent : cette place est liée au premier point : il y a beaucoup à "couvrir". Mais surtout l'argent est le marqueur de la crédibilité. Comme chaque observateur sait qu'une campagne est d'abord une épreuve dans la durée, l'argent est le moyen incontournable de durer.
3) Le professionnalisme : les bénévoles sont encadrés par des professionnels salariés dont le passage par l'équipe de campagne sera une étape d'un cursus professionnel revendiqué. Plus l'élection est importante, plus le CV est examiné par les observateurs car si des pros reconnus s'engagent c'est là encore une reconnaissance de crédibilité.
4) Le positionnement du candidat : en France, il doit devenir la "super administration" : celui qui connaît les chiffres et qui apporte les solutions. Aux Etats-Unis, le candidat doit être et surtout rester le représentant des citoyens. Il doit donc d'abord montrer sa proximité avec les citoyens, qu'il est l'un d'entre eux. C'est une différence considérable.
Ces quatre facteurs creusent des différences essentielles à côté même du cadre légal qui est fondamentalement différent.
C'est pourquoi, la mode sur le "demain en France" est si souvent sans le moindre lendemain ...
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