J - 37 : Elections US : la place des débats télévisés

  • Elections Américaines

Les campagnes 2012 entrent dans la phase décisive avec la multiplication des débats télévisés contradictoires.

La télévision est née en politique en 1960 aux Etats-Unis et lors de la présidentielle de 1965 en France.

Cette entrée en scène allait modifier totalement les campagnes électorales.

Dans un premier temps, les règles furent simples pour « bien passer à l’écran » :

- il fallait d’abord « présenter bien ». Derrière cette notion ce n’est pas être plus instruit, plus vif, mieux informé. C’est tirer le meilleur parti de la caméra : un regard, un doigt pointé vers elle, un sourire, une émotion…

- puis le contenu a dû s‘adapter à son tour. Faire bref, introduire de l’humour, des exemples pratiques…


Puis, trois nouveaux repères se sont imposés.

Tout d’abord, le style. L’image emporte le contenu ou plutôt l’image est le contenu. Ainsi, par exemple, le moindre signe de nervosité est la démonstration que le candidat n’est pas maître de lui-même.

Ensuite, la télévision ne fait plus gagner mais elle fait perdre.

Parce qu’elle est devenue d’abord détectrice de fautes, la télévision fait perdre. L’enjeu principal n’est donc plus d’emporter un débat mais de ne pas avoir été « le maillon faible ».

La télévision élimine. Elle ne promeut plus.

Enfin, la télévision dévore l’inédit et le spectaculaire. Un bon débat télévisé doit pouvoir compter sur du sensationnel de la part d’un participant. Ce sensationnel va donner naissance à toute une chaîne d’interactions permettant aux autres médias de retrouver un espace d’informations.

C’est ce sensationnel qui va coller à la peau du débat et en devenir le résumé emblématique.

Par conséquent, les vraies questions pour le candidat sont désormais au nombre de 3 avant d’aborder un débat télévisé :

- quelles images seront fondatrices de son style ?

- quelles marges de sécurité dispose-t-il pour ne pas être la « victime » du débat ?

- quelle annonce ou quelle révélation peut-il opérer pour construire le temps fort du débat ?

Trois autres règles jouent un rôle majeur :

- il n’est plus question de pouvoir refuser la participation à un débat télévisé.

- le challenger est celui qui a le plus à gagner. Il peut même être simplement gagnant en ne se laissant pas démonter et en apparaissant sur le même plateau que les détenteurs d‘éminentes charges publiques.

- l’interprétation immédiate post-débat est désormais un temps fort majeur.

Pour suivre l'actualité de la présidentielle US 2012 : J - 37 : décision2012

  • Publié le 30 septembre 2012

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