L'IFOP analyse les motions UMP

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Le duel Copé / Fillon a occupé toutes les attentions.

Dans une note technique remarquable, l'IFOP a analysé les enseignements des scores des motions. Il y a des tendances lourdes qui méritent l'attention.

L'IFOP insiste notamment sur les points suivants :

"Au terme de ce tour d’horizon des résultats des différentes motions sur le territoire se dégagent les enseignements suivants :

- Le premier enseignement est l’effacement assez manifeste des anciennes familles de la droite. La fusion entre l’aile libérale et les humanistes qui ont décidé de se présenter sous une même bannière, celle de la France Moderne et Humaniste, n’a pas pour autant permis de s’imposer dans toutes les zones occupées jadis par l’UDF et DL, dont bon nombre des transfuges de 2002 ont pourtant contribué à la constitution de l’UMP et se sont regroupés dans cette motion. De la même façon, la motion gaulliste réalise un résultat très moyen. Si l’on ajoute le score de cette motion à celui de la famille centriste et libérale, on obtient moins d’un tiers des adhérents alors que ces deux motions regroupaient pourtant dans leurs composantes les anciens du RPR, de Démocratie Libérale et de l’UDF pour certains.

- Ensuite, une volonté forte de renouvellement politique se fait jour parmi les adhérents. Si l’on additionne schématiquement les « anciens » (France Moderne et Humaniste, Gaullistes et Droite Populaire) on obtient un total de 41% tandis que les « jeunes » (Droite forte, Droite sociale et Boite à Idées) totalisent 59%. Parmi les motions qui prendront leur place dans les instances de l’UMP, les deux arrivées en tête, la Droite forte et la Droite sociale, bénéficient ainsi d’une prime à la jeunesse et au renouvellement.

- Troisième enseignement : un poids des élus à géométrie variable. Si comme on l’a vu, le rôle prescripteur des notables locaux et nationaux fonctionne encore dans certains départements (et constitue dans de nombreux cas un élément de structuration de la géographie des votes des différentes motions), le nombre de fédération « tenues » par un grand élu est très minoritaire, ce qui donne bien souvent à la cartographie de plusieurs motions un aspect très décousu et disparate. Dans les très nombreux interstices laissés vacants par l’absence de leadership local, la Droite forte s’est engouffré et a raflé la mise en surfant sur le fort attachement au sarkozysme de la base militante. Ce constat du relativement faible pouvoir de prescription de bon nombre de barons locaux, tiré de l’analyse cartographique, est corroboré par Laurent de Boissieu, qui constate un fort décalage entre le score des motions et le nombre de parlementaires qui les soutenaient. Il souligne ainsi le fait que « la motion la plus à gauche (« France Moderne et Humaniste ») a rassemblé 39% des parrainages de parlementaires mais n’a obtenu que 18% des voix. Symétriquement, « La Droite forte » a récolté 28% des voix mais n’a totalisé que 8% des parrainages de parlementaires ».

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