Isabelle Baert alerte sur la dette publique de Lille

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En 3 minutes, c'est le temps de parole accordé par Martine Aubry à Mme Isabelle Baert pour son intervention, la leader de l'opposition municipale lilloise a exprimé clairement les raisons de son profond désaccord portant notamment sur l'ampleur de la dette publique de Lille.

" Madame le Maire, chers collègues,

La section « dépenses en fonctionnement » révèle certes une maîtrise, cette année, des dépenses de personnel : + 0,28 %, mais cette stabilité récente, fait aussi suite à une augmentation durant les 4 années précédentes, qui a inscrit Lille, en 2012, à la 31 eme place sur 35 des villes les plus dépensières en charge de personnel de France : 741 euros par habitant. Cette charge là représente 57,77 % des charges de fonctionnement, c’est près de 5 points au dessus de la moyenne nationale.

Pour le volet du budget « Education Jeunesse », je confirme également, et ce sont vos chiffres que j’ai en main, qu'il est en baisse depuis le début du mandat: en 2009 vous dépensiez, sur 100 euros, 22 euros pour ce volet, en 2012 nous sommes à :18,9 euros. Par curiosité, je suis remontée à 2007, vous dépensiez, alors 1.560.773 euros de plus qu 'aujourd'hui pour les écoles, avec un PEG 2007 à 2.401.542 euros, pour un programme PEG 2012 à 750.000 euros...vous avez donc bien baissé ce budget Education/Jeunesse, au fil des années, il serait courageux de l'admettre...

Passons aux subventions pour les associations : 28,1 millions d’euros… Mon propos n’est pas de remettre en cause le sérieux et l’utilité sociale de nombre d’associations, mais je m’inquiète qu’à aucun moment, depuis 4 ans, vous n’ayez sollicité un cabinet d’audit indépendant, pouvant apporter une expertise neutre et pertinente sur l’impact réel de ces millions de subventions versées… Pourquoi faudrait-il, en bon gestionnaire que vous souhaitez être, vous en priver

Quant aux 99,2 millions d’euros d'investissement, si vous vous félicitez d’être quasiment les seuls en France à avoir un tel niveau qui vous permet de « maintenir votre cap » envers et contre tous, moi, cela m’inquiète…d’autant que je regarde la courbe de la dette qui progresse de concert, et des frais financiers qui vont avec, en hausse de 5,3%.

Dans un contexte de crise financière et sociale, vous ne maîtrisez absolument pas l’état des finances à venir. Vous faites prendre un risque à notre ville… Vous devriez baisser la voilure des investissements, et anticiper les fortes baisses des rentrées futures : moins de recettes de l’état, moins de recettes à venir de la ville tels les droits de mutation, moins de recettes des équipements Lillois : le Casino ou Lille Grand Palais qui affiche un timide 130.000 euros de bénéfice avec 40 % d’occupation annuelle, équipement qui s'approche dangereusement d'un renflouement par subvention, d’autant que la concurrence s’installe et qu’il vous est impossible de prévoir sur une année les réservations…

Je pense aussi aux fortes inquiétudes que vous exprimez vous-même d’ailleurs sur les emprunts 2013…

L’encours de notre dette sera bientôt à 324 millions d’euros…On n’en voit plus, ni la fin, ni la hauteur… chaque année, vous rallongez ainsi son délai de remboursement, endettant les générations à venir…tout en affichant une satisfaction imperturbable à la vue du nombre d’années de remboursement par habitant…

Je ne partage pas votre satisfaction, d’autant que les Lillois sont, sans cesse, mis à contribution avec la double peine : augmentation globale de l’ensemble des tarifs de 1,8 % correspondant à l’inflation, mais aussi hausse de la politique tarifaire de certains équipements. Vous nous présentez quand même, 18 délibérations sur le sujet...ça passe mal !

Alors, vous tentez de nous faire avaler la pilule avec des taux d’impôts locaux qui restent certes stables, mais encore faut-il rappeler que les impôts locaux lillois ont atteint une hauteur limite dans l'acceptable, et qu'ils sont répartis sur 49,3 % seulement des Lillois !

Madame le Maire, chers collègues, pour toutes ces raisons, nous voterons contre ce budget…"

  • Publié le 19 décembre 2012

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