Municipales 2014 : la mode des outsiders
Et si lors des municipales, des outsiders n'appartenant pas au sérail politique traditionnel remettaient tout en question ?
Une mutation sans précédent est en cours. Une part majoritaire des Français ne se reconnaît ni dans la gauche, ni dans la droite, ni dans aucun parti. Cette situation a pris naissance au début des années 80 mais elle a progressé avant de connaître ces dernières années une profonde accélération avec la crise et les scandales à répétition.
Dès 1978, en France, la contestation des élites politiques naissait avec deux ouvrages qui ont eu alors un succès considérable : "que le meilleure perde" et "la nomenklatura française". Le premier dénonçait l'incompétence en politique et le second mettait en relief les avantages injustifiés.
Aux Etats-Unis, chaque fois qu'un pouvoir politique a sombré dans le discrédit, c'est un outsider qui a émergé.
Jimmy Carter a mis afin aux années Nixon - Ford. Neuf mois avant son élection, il était totalement inconnu de 9 américains sur 10 !
En 2008, Obama a mis fin aux années Bush dans des circonstances assez analogues n'ayant même pas vécu un entier mandat de Sénateur.
Ce sont des moments où l'opinion veut aller trouver à l'extérieur les conditions du nouveau départ.
En France, c’est désormais une faille considérable dans le système politique français que la fracture entre le monde politique et le reste de la société.
Cette situation donne naissance à un paradoxe : une très forte demande potentielle pour du neuf mais un circuit d’offres complètement bloqué.
Les défis de l’outsider sont au nombre de 4 :
1) Gagner en notoriété : il faut être connu tout en étant neuf : c’est une situation délicate à conduire.
2) Gagner en référence : sortir de la marginalité. Se positionner en candidat politique tout en étant anti-politique.
3) Gagner en soutiens : c'est souvent le moment de la bataille du contenu.
4) Gagner la dimension du vainqueur possible avec le fameux seuil du 10 % qui ouvre la porte de la montée vers la qualification pour le second tour.
Les actuels sondages disponibles montrent une ouverture nouvelle pour le profil d'outsiders. Sous cet angle, les élections municipales seront un indicateur pour mesurer la vitesse des changements que la société française est prête à conduire dans son rapport avec les partis politiques habituels.
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