"Nous citoyens" : un "tea party" à la Française lors des élections municipales ?

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Denis Payre vient de créer un micro-parti : "nous citoyens".

Objectif : apporter le changement lors des municipales 2014. Est-ce le début d'un "tea party" à la Française ?

Le "tea party" est né aux Etats-Unis dans la foulée de la crise financière 2008. La crise financière d’octobre 2008 a dévalorisé le capitalisme perçu désormais comme une autre forme d’adversaire.

Ce n’est plus la course au capitalisme mais au peuple

Pour toutes ces raisons, la nouvelle fronde de 2010 est bien éloignée de celle du début des années 80.

La nouvelle révolte populiste réside d’abord dans la reconnaissance de la «génération du moi» qui veut une vie quotidienne meilleure.

Dans la conceptualisation de cette nouvelle révolte intervient le Mouvement Tea Party.

Il réconcilie des fondamentaux de la théorie conservatrice avec de nouvelles idées liées pour partie à la crise de confiance actuellement traversée.

Les fondamentaux sont simples.

C’est d’abord le refus de l’impôt et la réaffirmation de la théorie de Laffer. Le taux d’imposition élevé n’est pas la meilleure garantie des recettes pour l’Etat. Il y a des taux faibles qui produisent davantage de recettes car la motivation de richesse des assujettis est plus grande. La théorie de Laffer, très à la mode du temps de Reagan, permet dans l’idéal d’abaisser les impôts frappant le secteur privé sans couper les dépenses du public.

En réalité, les tenants de cette école n’ont pas trouvé de démonstration positive. Ils mettent en évidence des exemples a contrario des démocraties social-démocrates qui, par l’imposition élevée, démotivent et établissent une sorte de seuil prohibitif d’impôts.

Une nouvelle fois, le débat échappe à la seule théorie économique pour relever d’une logique plus globale de conviction de bon sens.

C’est le socle d’une forme de révolte fiscale qui est le refus déterminé face à l’impôt, aux dépenses publiques, à la bureaucratie et aux politiciens.

Car le second pilier des fondamentaux, c’est le rejet de la classe politique victime d’une suspicion généralisée sur ses compétences, son utilité, son honnêteté.

Cette logique est d’abord un refus de l’Etat providence. Mais c’est bien au-delà l’expression d’un mouvement populaire qui ne se sent plus représenté par les politiciens démagogues et profiteurs. Cette logique fait l’apologie des circuits courts de la démocratie dont les referendums.

C’est une logique de l’Etat minimum, libertaire, qui redécouvre la «société libre».

La «société libre» c’est la société de proximité. Tout ce qui est éloigné est coupé des réalités. C’est un monde présenté comme sans âme dirigé en réalité par des bureaucrates éloignés du réel.

Il faut donc s’éloigner de Washington pour revenir à la source, à la base, au réel.

La Capitale fédérale est mauvaise, corruptrice, matérialiste, violente.

En revanche, le bourg est harmonieux. Il y règne les bonnes moeurs, le bon voisinage, la solidarité de proximité.

Cet ancrage conceptuel crée un univers visuel très strict : le monde des prairies face au monde des immeubles.

C’est également un univers visuel qui valorise le contact direct et non pas les intellectuels. C’est une logique vestimentaire qui laisse une place aux habits des «racines» et non pas au modèle urbain trop uniformisé.

Ce cadre a été l'origine du succès de novembre 2010 avec des résultats imprévisibles 10 mois plus tôt à l'exemple de Nikki Haley (photo ci-dessous), Kristi Noem ...

Si l'opération de Denis Payre "Nous citoyens" est capable de prendre la même vague appliquée aux idéaux français, c'est peut-être l'un des tournants des municipales 2014 au moment où les formations politiques françaises traversent un hiver incontestable.

Quels seront les thèmes des "champions des gens ordinaires", c'est le rendez-vous du succès.

Nikki Haley 2010


Municipales 2014 en France et le "tea party" à la française ?
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  • Publié le 23 septembre 2013

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