Grenoble : Matthieu Chamussy (UMP) et le défi d'une nouvelle donne

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La candidature de Jérôme Safar à la tête du PS impacte la donne politique locale bien au-delà du seul PS.

Elle a probablement beaucoup compté dans l'actualisation de l'accord passé entre Alain Carignon et Matthieu Chamussy.

Si Michel Destot avait été la tête de liste du PS, l’ancien Maire de Grenoble aurait-il accepté de ne pas conduire la liste UMP ? Pas sûr.

Quant à Matthieu Chamussy, si Michel Destot avait été tête de liste aurait-il accepté de conduire la liste UMP ? Pas sûr non plus tant l’ancien Maire PS l’avait “maîtrisé” à de très nombreuses reprises.

La candidature de Jérôme Safar pour le PS a redistribué la donne y compris à droite permettant une alliance entre Alain Carignon et Matthieu Chamussy qui était inscrite dans l’accord déjà conclu le 20 avril entre les deux responsables de l’UMP 38 et assumé ensuite expressément publiquement à plusieurs reprises au sein même du groupe de travail des primaires.

Cet accord crée une nouvelle donne au sein de la formation de l'ex-Président Nicolas Sarkozy. Pour le jeune Conseiller Municipal de Grenoble qui "attendait son tour", c'était le moment de bénéficier de la dynamique des relations personnelles nouvelles liées aux primaires.

C'est chose faite.

Il doit maintenant passer à une étape nouvelle : faire exister un pole société civile fort au sein même de sa liste pour contre-balancer la liste de Denis Bonzy. L'entrée de Gilles Dumolard devient un enjeu majeur désormais.

La décision d’autonomie de Denis Bonzy était inscrite dans tout son parcours dès que les primaires étaient paralysées. Dans les années 90, un reportage du quotidien Le Monde avait été consacré à celui qui avait été alors présenté par le magazine l’Expansion comme l’un des “100 prometteurs de la nouvelle génération” sur le plan national à la sortie de sa Présidence de l’Agence de l’Eau. Et ce portrait débute par une phrase simple :”la politique et lui, c’est un mariage de hasard. Un jour, elle l’a capté. Elle ne l’a encore jamais captivé”. Et le portrait de ce “grand jeune homme dégingandé" évoque ses choix et en permanence, y compris dans son parcours professionnel personnel, la difficulté de le cerner parce que la politique n’est pas nécessaire à son équilibre, loin s’en faut. Et la politique, Denis Bonzy vient d’en vivre de façon écartée depuis 12 ans. Ce constat montre toute l’originalité de son parcours : il est de la société civile mais la politique n’est pas une inconnue pour lui, loin s’en faut.

Tout l'enjeu de sa campagne est sur l’impact des “marques politiques” : elles n’ont jamais été aussi fragiles, contestées, repoussées. Le défi est ailleurs : intéresser les abstentionnistes. Celui qui y parviendra gagnera car le parti des abstentionnistes est aujourd’hui le plus important et de loin.

Pour cela, il faut conduire une campagne de rupture risquée. C'est ce qu'il effectue par exemple avec des propositions comme le "pouvoir de révocation" en cours de mandat reconnu aux citoyens à l'exemple de la procédure de "recall" aux Etats-Unis.

Quant à Jérôme Safar, l’enjeu c’est de mobiliser ses électeurs PS : tous les scores actuellement mis en relief dont la poussée du FN dans les élections oublient préalablement d’indiquer que le véritable fait nouveau c’est que les électeurs du PS “restent à la maison”.

Si la liste de J. Safar est très “modérée” avec un pole “centre droit” fort, il se précipitera dans le piège du moment : l’abstention de son camp de base, ce d’autant plus que les Verts et le Front de Gauche vont faire vivre la gauche de la gauche.

Pour tous ces facteurs techniques inédit à ce point, c’est une élection new look qui se profile.

  • Publié le 10 octobre 2013

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