Les élections municipales et les campagnes des fiertés locales

  • Elections Municipales Mars 2014

Dans la bataille de styles pour les municipales, des mots clefs commencent à émerger manifestement :

- changement : ce changement n’est pas tant une question d’âge d’état civil qu’une capacité à incarner une certaine fraîcheur, un renouvellement,

- gagneur : là aussi, c’est le leader qui marque sa capacité à faire, à agir, à réaliser,

- proximité : derrière la connotation habituelle de ce mot est surtout apparue une attente de sympathie. C’est la proximité affective qui modère le poids pénalisant de l’engagement partisan.

Les prochaines élections seront d’abord une bataille d’images sur des critères émotionnels. C’est la proximité humaine de terrain qui va communiquer en créant des évènements visuels accélérant l’implication et l’adhésion des citoyens.

Cette démocratie émotionnelle de l’instant qui manie les symboles, les images bien au-delà de leur rationalité est le socle des victoires
.
Cette logique de l’émotion visuelle immédiatement consommable va d'ailleurs considérablement marginaliser le débat politique traditionnel.

Par ailleurs, progressivement, comme les noms de listes l'indiquent, nous assistons à l’installation de campagnes des fiertés locales.

La fierté locale n’est pas une idéologie. C’est un état d’esprit qui repose sur l’exaltation de critères d’identité (géographique, culturelle …) pour présenter une alternative aux idéologies habituelles et ouvrir des partenariats nouveaux.

Ces dernières années, la poussée des «patriotismes locaux» a été considérable. Les campagnes des fiertés locales ont été innombrables : depuis le «temps d’avance» à Paris jusqu’à Lyon «la ville que le monde entier va nous envier» ...

Que traduit ce phénomène ?

Tout d’abord, dans des circonstances où les idéologies traditionnelles ont fait preuve de leurs faiblesses et s’avèrent incapables de mettre en œuvre des solutions durables, l’opinion éprouve alors le besoin de se réfugier dans une autre voie.

Ensuite, l’émergence du patriotisme local accompagne les périodes où les valeurs universelles sont perçues comme un luxe.

L’opinion publique ne conteste pas fondamentalement telle ou telle valeur d’accueil, de libéralisme, de tolérance mais elle considère que la pression des évènements du moment renvoie ces valeurs à des défis d’une autre époque ou à des aspects de «vitrine» qui n’ont plus de raison d’être.

Enfin, dernière étape, face à des sociétés de plus en plus précaires, ce patriotisme local est perçu comme un moyen de «protection» au moment où la période actuelle est marquée par l’échec sur trois fronts d’aspirations vitales pour le progrès de l’espèce humaine : être, se réaliser, fraterniser.

Dans l’actuelle ambiance d’insatisfaction et de discrédit des formations politiques classiques, il paraît probable que cette ambiance ouvre un espace à des surprises locales.

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  • Publié le 2 janvier 2014

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