François Bayrou ouvre le dossier des sondages
Après un reportage de Dimanche + mettant en évidence la question de l'indice de pondération, le leader UDF met en cause la fiabilité des sondages en demandant une modification de la note de présentation avec désormais la mention des résultats bruts non pondérés. Une forte variation des résultats le 22 avril par rapport aux prévisions électorales engagerait probablement une polémique sur la place des sondages dans la vie politique Française.
Les sondages vont-ils être au coeur d'une polémique nouvelle sur le système politique ? Cela parait probable.
De connaissance de l'opinion à un moment précis, les sondages ne sont-ils pas devenus un outil pour construire pour partie ladite opinion ? La question mérite d'être posée à l'issue de cette élection marquée par la multiplication sans précédent des sondages.
Trois questions doivent être sérieusement examinées.
Tout d'abord, l'indépendance des instituts par rapport aux commanditaires. Certains instituts ne sont-ils pas dans une relation financière telle que des marges de manoeuvre pour "embellir" une situation sont alors utilisées ? C'est probablement la question principale notamment face aux grosses commandes publiques.
Ensuite, le sondage téléphonique, non protecteur de l'anonymat, ne valorise-t-il pas les candidats "institutionnels" ? Il est probable que prochainement les sondages vont connaître une nouvelle jeunesse avec l'outil Internet qui va permettre de nouvelles méthodes proches des techniques de vérification des audimats.
Enfin, la vraie qualité d'un sondage réside dans les petits chiffres, ceux qui ne sont pas présentés au public intéressé par le seul résultat brut global pour indiquer qui gagne. Or, ces petits chiffres croisés avec les indications de groupes qualitatifs produisent des données de première importance et de grande qualité. Ce dernier volet montre que c'est aussi la présentation spectaculaire du sondage qui pose autant problème que les conditions techniques de réalisation d'un sondage.
Après avoir gagné son indépendance face aux consignes des partis politiques, il est probable que l'opinion va également gagner son autonomie face aux sondages ; ce qui constituera un progrès important.