Les Français très mobilisés contre les discriminations

A la demande de la « Maison des Potes » et du Magazine « Pote à Pote », Harris interactive a interrogé un échantillon représentatif de Français âgés de 18 ans et plus sur leur perception de différentes mesures envisagées pour lutter contre les discriminations liées à l'origine, la nationalité, la couleur de peau ou la religion, notamment en ce qui concerne l'accès à l'emploi et l'accès au logement. Quelle efficacité les Français attribuent-ils à des mesures consistant à sanctionner plus sévèrement ces discriminations ? Jugent-ils efficace de réaliser des tests en conditions réelles à des fins de publications ? De rendre anonymes les CV ou demandes de logements sociaux ? De mener des campagnes d'information et de formation à destination des employeurs et des bailleurs ?


Que retenir de cette enquête ?

Pour lutter contre les discriminations liées à l'origine, la nationalité, la couleur de peau ou la religion, les Français jugent majoritairement efficaces des mesures renforçant l'arsenal juridique, qu'il s'agisse de durcir les sanctions contre les auteurs de ces discriminations (61% des Français estiment que cela serait efficace), ou de rendre possible les actions de groupe en justice contre les discriminations évoquées (56% efficace).


Plus d'un Français sur deux (56%) jugent également efficace de réaliser des tests concrets concernant les discriminations dans l'accès au logement ou à l'emploi et de publier les résultats de ces tests : 56% des personnes interrogées attribuent une certaine efficacité au fait de réaliser des tests en conditions réelles auprès des loueurs, et autant concernant les employeurs. Ainsi, une majorité de Français porte un regard plutôt favorable sur cette démarche d'études, visant à quantifier et qualifier les discriminations existantes.


En revanche, les Français sont partagés quant à l'efficacité d'anonymiser les demandes d'emplois (CV) ou de logements sociaux : dans un cas comme dans l'autre, 48% des personnes interrogées jugent que cela serait efficace, mais une proportion équivalente voire légèrement supérieure estime que cela ne serait pas efficace.


Enfin, les Français semblent moins convaincus de l'efficacité de mesures liées à l'information et à la formation des publics : 45% des personnes interrogées estiment qu'il serait efficace de mener une campagne d'information nationale sur l'interdiction de discriminer sur l'origine, la nationalité, la couleur de peau ou la religion ; et seulement 43% jugent efficace de rendre obligatoire des formations pour apprendre aux employeurs à recruter sans discrimination sur ces critères.


Au final, les Français semblent donc placer davantage d'attentes dans des mesures durcissant les sanctions ou permettant d'établir un diagnostic précis de la situation, mais ils jugent moins efficace le recours à l'anonymat ou aux campagnes de formation et d'information. Soulignons toutefois que, quelle que soit la mesure considérée, les avis exprimés par les Français sont nuancés : entre 9% et 23% des personnes interrogées jugent chaque mesure « tout à fait efficace », et tout au plus 20% les qualifient de « pas du tout efficaces ».


De façon transversale, ces mesures sont mieux perçues que la moyenne par les personnes nées françaises mais dont au moins un des parents était étranger à la naissance. Ainsi, le fait d'avoir au moins un parent étranger est lié à un jugement presque toujours majoritairement positif sur ces différentes mesures. Pour autant, une ascendance directe étrangère ne conduit pas à une radicalisation du propos : les mesures évoquées restent peu qualifiées de « tout à fait efficaces », puisque seul le durcissement des sanctions pour les discriminations est jugé « tout à fait efficace » par plus d'une personne sur trois (39%) parmi les personnes ayant au moins un parent étranger.


Le prisme de lecture le plus clivant est nettement la proximité politique : les sympathisants de la Gauche sont systématiquement une majorité à juger « efficaces » ces différentes mesures (entre 57% et 83%), quand les sympathisants de Droite ou du Front National portent un regard sensiblement plus négatif que la moyenne sur chacune d'entre elles.


Méthodologie : enquête réalisée en ligne du 23 au 25 avril 2014. Echantillon de 1 445 personnes représentatif de la population française âgée d'au moins 18 ans. Méthode des quotas et redressement appliquée aux variables suivantes : sexe, âge, catégorie socioprofessionnelle et région de l'interviewé(e).

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  • Publié le 3 mai 2014

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