Barack Obama ne lève pas le scepticisme
«Les forces américaines qui ont été déployées n'ont pas et n'auront pas mission de combat», a déclaré Barack Obama hier lors d'un discours à Tampa, en Floride.
«Je ne vous engagerai pas, vous et le reste des forces armées, à combattre dans une autre guerre terrestre en Irak», a-t-il ajouté en s'adressant à des soldats de la base aérienne de MacDill.
La veille, le général Martin Dempsey, chef de l'état-major interarmées, avait été beaucoup moins catégorique lors d'une audition devant la commission des forces armées du Sénat américain.
«Pour être clair, si j'arrive à la conclusion que nos conseillers doivent accompagner les troupes irakiennes pour attaquer certaines cibles [de l'EI], je le ferai», a-t-il dit.
Depuis juin, Barack Obama a annoncé le déploiement en Irak de quelque 1600 «conseillers» militaires dont la mission officielle consiste à assister les troupes du gouvernement de Bagdad ainsi que les forces de sécurité kurdes irakiennes. En présentant son plan d'action pour détruire l'EI la semaine dernière, il a de nouveau exclu toute participation de soldats américains à des missions de combat en Irak ou en Syrie.
Or, le général Dempsey a fait fi de cette promesse, mardi, en affirmant qu'il pourrait recommander le recours à des troupes au sol si la stratégie américaine ne produisait pas les résultats escomptés. Cette stratégie consiste à appuyer, par des frappes aériennes, les forces irakiennes et les rebelles syriens mobilisés pour lutter contre les djihadistes de l'EI.
La déclaration du général Dempsey illustre vraisemblablement le scepticisme de la hiérarchie militaire américaine à l'égard de ce plan d'action.
Un scepticisme qui fait contagion auprès de l'opinion américaine au point que, lors des élections intermédiaires du 4 novembre, même des "fiefs démocrates" particulièrement anciens sont désormais menacés et semblent être à la portée des Républicains.