Alain Juppé ou comment éviter l'embouteillage de l'UMP ?
L'incident hier à Bordeaux est le premier faux pas d'Alain Juppé dans un parcours sans faute depuis un semestre.
Jusqu'alors, Alain Juppé avait veillé à sortir de toute confusion entre la marque et son packaging. La marque (Alain Juppé) c’est la valeur ajoutée spécifique. Le packaging (UMP), c’est le superficiel partagé et éphémère.
Mais surtout, Alain Juppé avait conduit remarquablement la clef de toute campagne victorieuse qui est de définir un message très clair.
Son message était simple : être le candidat naturel pour 2017.
Naturel, car celui qui avait su aider, qui avait su attendre, qui était prêt à servir pour un mandat unique en temps de crises : 2017.
En choisissant ce message, Alain Juppé avait échappé à l’embouteillage des offres jusqu'alors. Il avait consolidé sa « marque » puisque le propre d’une marque c’est d’être capable de faire vivre une différence. Et sa différence positive, il la vivait dans les sondages, être déjà l'élu de l'opinion et pas seulement celui d'un parti.
Mais hier, et de surcroît à Bordeaux, Alain Juppé est revenu dans l'embouteillage de l'UMP et pire encore, sur ses propres terres, il était contesté, même sifflé avec des commentaires qui visaient à le placer dans le rôle du "toujours second".
Il venait de vivre un avant-goût d'une primaire qui pourrait être "mortelle". Comment sortir d'une épreuve qui pourrait le voir ainsi contesté avec une telle violence par une partie de ce que l'opinion considère comme "les siens" ?
En une réunion publique, Alain Juppé a probablement pris conscience que l'organisation d'une primaire par l'appareil politique tenu par l'un des candidats était impossible.
Le jour d'après le vote UMP promet d'être délicat.