L'UMP et le réel défi des "Républicains"
Alors qu'un récent sondage Louis Harris Interactive montre une situation très clivante sur le choix de cette nouvelle marque, l'UMP est confrontée à un défi considérablement plus ample : changer le contenu même du fonctionnement d'une formation politique moderne.
Toutes les récentes élections dans des démocraties comparables en Europe ont démontré la progression forte de nouvelles formations politiques.
Hier, en Espagne, l'usure des partis classiques a été historique. Ciudadanos et Podemos font une percée spectaculaire lors des élections locales d’hier : l’Espagne inflige une sévère sanction à ses deux vieux partis (Parti Populaire et Parti Socialiste). Cette sanction est portée par le transfert à destination de partis alternatifs.
Podemos, le plus récent, connaît une percée spectaculaire. Créé en 2014 lors des Européennes, il franchit alors en 2014 les 10 % à Madrid et fait un score de 5 % en Catalogne.
Aujourd’hui, Podemos est à 20 % en moyenne !
Ciudadanos a été créé en 2006. Aux européennes de 2014, le parti de la citoyenneté fait 3 % et 3 % en Catalogne. Hier, à Barcelone (capitale de la Catalogne), Podemos est arrivé en tête avec 11 sièges. Ciudadanos est arrivé en 3ème position avec 5 élus devançant le Parti Socialiste 4 sièges.
Lors des législatives en Grande-Bretagne, des "petites formations" ont connu des poussées fortes sur des bases nouvelles régionalistes ou plus extrémistes.
La crise a fortement ébranlé les partis traditionnels.
Les partis anti-système vont faire la course en forme. Les vieux partis enregistrent des pertes records.
La France ne restera pas à l’écart de ce mouvement qui se vit déjà dans plusieurs démocraties comparables.
L'UMP a choisi une logique qui est celle de la fusion avec les sensibilités voisines (UDI). C'est une assurance de force. Mais cette logique libère aussi des espaces. La logique de force par l'unicité choisie par l'UMP ne peut réussir que si elle choisit le nouveau nom pour aller bien au-delà, ce qui suppose aussi l'émergence de nouveaux visages comme de nouvelles pratiques internes de fonctionnement. C'est probablement le vrai rendez-vous du lancement de la présidentielle 2017 de Nicolas Sarkozy.