Transports collectifs : les qualités attendues
À l'occasion de la 2ème édition du Forum Transports & Territoires, organisée le 25 juin prochain à Lyon, et à la demande des co-organisateurs IDEAL Connaissances et RÉUNIR, Harris Interactive a interrogé les Français sur ce qui pourrait les inciter à davantage emprunter les transports en commun : quelles améliorations en attendent-ils en priorité ? Quels seraient les critères de choix qui pourraient les pousser à privilégier les transports collectifs plutôt que la voiture ?
Que retenir de cette enquête ?
Invités à classer par ordre de priorité six améliorations envisageables pour les transports en commun, les Français expriment deux attentes principales. D'une part, des transports moins chers : 30% des Français considèrent qu'il s'agit là de la toute première priorité et ce tout particulièrement dans les foyers aux revenus les plus faibles, où les personnes sont même 41% à en faire une priorité absolue. D'autre part, des passages plus fréquents, évolution désignée comme première priorité par un Français sur quatre (25%), qui est particulièrement attendue par les personnes issues des foyers les plus aisés (38%).
Les enjeux de coût et de fréquence sont jugés davantage prioritaires qu'une amélioration de l'intermodalité ou de la sécurité dans les transports en commun, puisque ces deux dimensions ne sont citées comme première priorité que par environ un Français sur sept (respectivement 16% et 15%). L'intermodalité est davantage attendue par les cadres (24%) tandis que la sécurité est jugée plus prioritaire que la moyenne par les sympathisants du parti « Les Républicains » (25%) ou du Front National (23%). Le fait de développer le confort dans les transports en commun (7%, dont 10% en Île-de-France) et de renforcer les contrôles anti-fraude (7%, dont 10% parmi les sympathisants « Les Républicains » ou Front National) sont désignés comme première priorité par moins d'une personne sur dix.
De façon projective, les Français déclarent que le levier le plus efficace pour les inciter à emprunter les transports en commun serait d'avoir l'assurance de pouvoir se déplacer quand ils le souhaitent : 56% estiment que dans ce cas de figure, ils privilégieraient « certainement » les transports en commun à leur voiture et 32% « probablement ». En filigrane, les personnes interrogées esquissent donc une critique de l'intervalle horaire jugé insuffisant des transports en commun, qui justifierait le recours à un mode de déplacement automobile plus flexible. De même, la question du temps de trajet semble également constituer un frein à l'usage des transports collectifs : 51% des Français déclarent que si le temps de trajet était identique, ils sont sûrs qu'ils emprunteraient davantage les transports en commun (pour 33% « probablement »). Ces deux leviers d'usage des transports en commun sont particulièrement cités par les personnes les plus diplômées (respectivement 60% et 56% de « certainement »). Rappelons néanmoins qu'il s'agit ici d'une déclaration d'intentions, rien ne permet de déterminer si les personnes interrogées n'ont pas, par exemple, déjà accès à une offre de transports en commun de même durée qu'un trajet en voiture.
Plus de quatre personnes sur dix affirment également qu'elles favoriseraient « certainement » les transports en commun si ceux-ci leur permettaient de faire leur trajet « d'une traite », sans trop de correspondances ni de marche complémentaire (47%) ou si ces transports étaient sûrs, garantissant leur sécurité (42%, ce dernier levier étant particulièrement structurant auprès des femmes, 45%, et des Franciliens, 54%). Enfin, seul un peu plus d'un tiers des Français (36%) estime qu'un confort accru dans les transports en commun les inciterait « certainement » à privilégier ce mode de déplacement à leur véhicule personnel.
Au final, les Français attendent donc en premier lieu des transports en commun qu'ils soient peu coûteux, fréquents et directs, afin d'en rendre l'usage plus facile au quotidien. Par contraste, la sécurité des voyages et le confort apparaissent comme des attentes moins prioritaires aux yeux des personnes interrogées.
Méthodologie : enquête réalisée en ligne du 2 au 4 juin 2015. Echantillon de 1 009 personnes, représentatif de la population française âgée d'au moins 15 ans, à partir de l'access panel Harris Interactive. Méthode des quotas et redressement appliquée aux variables suivantes : sexe, âge, catégorie socioprofessionnelle et région d'habitation de l'interviewé(e).