Barack Obama ou l'idéologie du style
Une nouvelle fois, Barack Obama vient de démontrer l'immensité de son talent de communication.
Il restera parmi les Présidents américains au même titre que John Kennedy et Ronald Reagan, des références qui ont échappé à la seule séquence temps de leurs mandats :
C'est tout le défi de l'actuelle "transition" en direction de la présidentielle 2016 : les autres candidats font fades, ternes, moroses en comparaison.
En effet, personne ne se souvient d’avoir vu un président se hasarder à chanter dans une cérémonie officielle. Personne ne s’attendait à ce Barack Obama laisse tomber son texte à la fin de son intervention, et, après un long moment de silence, comme s’il rassemblait ses forces ou son inspiration, ne commence à entonner ce qui est un chant hautement symbolique dans les Eglises noires : « Amazing Grace », un texte de 1779 attribuée au clergyman anglais et esclavagiste repenti John Newton.
Dans le grand hall de l’université de Charleston, les 5 000 participants massés dans les gradins n’ont pas compris tout de suite l’invitation à ce moment de communion. Derrière l’orateur, les religieux en soutane violette de la congrégation méthodiste ont souri, presque amusés, devant pareille audace. L’organiste a mis un moment à décider quelle contenance adopter face à cette entorse au protocole, et il lui a fallu un bon moment encore pour trouver la note juste. Mais Barack Obama ne s‘est pas contenté des premières mesures. Il a poursuivi et l'assistance s'est levée pour chanter ensemble.
Une nouvelle fois, Barack Obama donnait la démonstration de sa capacité à faire vivre des symboles forts qui changent une manifestation. Habituée à cette communication forte, l'opinion peine à suivre les autres leaders comme le montre la monotonie de la primaire 2016.