Joe Biden confronté aux méthodes des Clinton
Les articles se multiplient sur les vraies raisons de la visite de Bill Clinton à Martha's Vineyard comme exposé dans un article d'Exprimeo dès le 16 août 2015. La visite ne pouvant rester confidentielle, a fortiori sur une île (!) aussi petite, il fallait l'entourer d'un leurre d'anniversaire d'un ami commun pour ne pas lui donner le sens politique immédiat incontournable en pleine primaire démocrate.
En réalité, le plus probablement possible, il s'agit pour Bill Clinton d'être l'émissaire de son épouse pour tester Barack Obama sur le soutien à une candidature de Joe Biden et d'afficher en même temps une proximité de nature à dissuader d'éventuels soutiens financiers pour Joe Biden.
Les Clinton reprennent les mêmes méthodes que celles de 2008 : mobiliser l'appareil et assécher les soutiens financiers.
En 2008, Barack Obama avait contourné cet handicap en mobilisant des soutiens financiers populaires rendus possibles notamment par la mensualisation des dons de familles modestes. Car au début de sa campagne, les gros donateurs traditionnels ne se détournaient pas du soutien à Hillary Clinton. Ces donateurs n'ont rejoint Barack Obama que lorsque les sondages et les premiers votes des primaires ont installé Barack Obama en vainqueur possible.
La situation actuelle montre que les Clinton n'ont pas changé de méthode. Ce qui explique qu'ils soient aussi détestés au sein de l'appareil car tout n'est que rapports de forces avec une mentalité de supériorité liée au statut d'ex-Président de Bill Clinton.
Un statut qui ne doit pas faire oublier que Bill Clinton est perçu comme sympathique et intelligent mais aussi terriblement malhonnête par l'opinion américaine.
Le calendrier tardif adopté par Joe Biden sera un réel handicap à la différence de Barack Obama parti très tôt en 2008. Dès le début de 2007, Barack Obama avait en effet ouvertement engagé la course car il savait que la durée de la campagne était pour lui le seul atout pour contrebalancer par le soutien populaire le défaut de l'appareil démocrate comme la "timidité" des soutiens financiers classiques.
Très probablement, Bill Clinton tente de négocier actuellement la neutralité de Barack Obama, ce qui est une réelle reconnaissance de faiblesse de la popularité des Clinton. Plus de telles opérations seront publiques, plus l'image de marque d'Hillary Clinton sera fragilisée. Non seulement parce qu'elles montrent que la course n'est pas loyale. Mais surtout qu'en cas d'élection Bill Clinton sera un co-décideur totalement contraire à l'esprit comme à la lettre des Institutions.