Joe Biden et l'argument du "one term"
Pendant des décennies, l'argument du "one term" a été d'un redoutable effet boomerang. Le candidat qui l'utilisait procédait à une reconnaissance de fragilité en apportant cette précision.
En serait-il aujourd'hui autrement ? C'est tout le pari stratégique de Joe Biden.
Un pari qui trouverait un sens différent si le ticket est complémentaire au point d'associer une personnalité forte incarnant une ligne politique complémentaire de celle de Joe Biden.
C'est sous cet angle que la révélation de la rencontre entre Joe Biden et Elizabeth Warren trouve un sens fort.
L'information sur la rencontre intervenue hier entre Joe Biden et Elizabeth Warren produit en effet trois conséquences concrètes :
1) Bien entendu, elle légitime les commentaires sur la candidature de Joe Biden,
2) Elle accrédite aussi l'idée que cette candidature est nécessaire compte tenu des difficultés rencontrées par Hillary Clinton dont la cote baisse à mesure que la campagne avance,
3) Mais surtout en remettant Elizabeth Warren dans le circuit de la présidentielle 2016, Joe Biden montre qu'il n'est pas possible de laisser sur le bord de touche d'une présidentielle la candidate préférée des militants. Et la perspective d'un ticket montre aussi le réalisme des "bonnes campagnes" qui consistent à regrouper les sensibilités complémentaires. L'entrée en piste d'Elizabeth Warren siphonnerait les voix de Bernie Sanders et serait donc une immédiate nouvelle donne dans la primaire démocrate. Sous cet angle, le ticket avec Elizabeth Warren donne un sens différent à la logique du "one term" et peut lui donner une dynamique positive inédite.