Climat : Barack Obama et les 6 ans perdus
Avec son déplacement en Alaska, Barack Obama met le climat en priorité de ses 500 derniers jours. C'est le retour au sens initial de sa campagne 2008. Une mobilisation qui fait regretter que les talents de Barack Obama n'aient pas été mobilisés pendant les 6 premières années car la situation internationale en la matière serait aujourd'hui très différente.
Au départ, la "promesse Obama" c'est quoi ? C'est un thème très novateur dans la politique américaine : l'affirmation de l’intérêt général. Jusqu’alors, la politique Américaine reposait sur la notion de l’équilibre consenti entre des intérêts particuliers qui doivent négocier pour dégager un terrain d’entente. La notion même d’intérêt général était très extérieure à la politique Américaine.
Avec les discours 2008 de Barack Obama, l’intérêt général fait une entrée fracassante dans la politique américaine.
Classiquement, deux questions se posent immédiatement : ‐ qu’est ce que l’intérêt général ? ‐ qui en a la charge ?
A la première question, Barack Obama répond par des grandes causes nationales comme la défense de l’emploi, la mise en place de la couverture santé, l'environnement …
A la seconde question, il a tendance à répondre que sont concernés tous les décideurs politiques mais bien au‐delà. C’est ce dernier volet qui ajoute à la nouveauté. Le Président Américain veut faire renaître la démocratie. Il récuse la notion de citoyen spectateur pour évoluer en permanence vers celle de citoyen acteur.
Toutes les images vont dans cette direction principale : retrouver le sens d’une communauté où chacun agit. Cette notion de «citoyen responsable» est la création principale de l’élection de novembre 2008. Elle a expliqué la mobilisation presque sans précédent. Loin de casser ce ressort, Barack Obama s’approprie ce creuset conceptuel pour montrer qu’il doit y avoir un nouvel exercice du pouvoir par l’action de chacun. Il redéfinit le «minimum vital» des démocraties modernes en termes d’information, de participation, de mobilisation. C’est le langage quotidien du suffrage universel moderne.
C’est probablement ce volet qui avait vocation à marquer la «révolution Obama».
Mais les urgences plus habituelles ont vite pris le dessus et le grand dessein présidentiel n'a pas connu l'envol espéré, souhaitable.
Il n'est jamais trop tard pour bien faire. Mais la lucidité oblige de constater que la marge de manoeuvre est désormais faible : primaires + absence de majorité politique au Congrès vont beaucoup réduire l'efficacité des actions. Dommage. Ce sera probablement l'un des regrets importants.