Deloitte et le dynamisme des PME
Dans le cadre du « Deloitte Technology Fast 50 », qui établit tous les ans un palmarès national des 50 entreprises technologiques ayant la croissance de chiffre d’affaires la plus forte, Harris Interactive a mis en place un baromètre auprès de chefs d’entreprises ayant candidaté au « Deloitte Technology Fast 50 » au cours des dernières années.
Suite à la première vague réalisée en juin dernier, 109 dirigeants ont été interrogés à l’occasion de cette deuxième vague. Il s’agissait notamment d’appréhender la manière dont les dirigeants perçoivent la dynamique d’emploi et les perspectives d’avenir dans leur secteur. Rappelons que cette enquête n’a pas vocation à être représentative de l’ensemble des chefs d’entreprise français, l’échantillon étant réduit et composé de dirigeants d’un secteur spécifique, mais à mesurer l’état d’esprit de dirigeants d’entreprises issus d’un environnement particulier.
Que retenir de cette enquête ?
Comme au cours de la première vague réalisée en juin 2015, l’échantillon est aux trois-quarts composé de dirigeants de Petites et Moyennes Entreprises (PME, 73% en novembre pour 75% en juin).
De façon générale, les dirigeants se déclarent quasi-unanimement optimistes à la fois sur l’avenir de leur secteur en général (91% optimistes) et sur celui de leur entreprise en particulier (92%). Les dirigeants interrogés se montrent même encore plus optimistes pour leur propre entreprise aujourd’hui qu’ils ne l’étaient en juin dernier (92% contre 88%, soit +4 points). Les dirigeants d’entreprises ayant candidaté au « Deloitte Technology Fast 50 » témoignent donc à nouveau d’un état d’esprit sensiblement plus positif que celui observé au niveau national.
Qui plus est, ce regard optimiste sur l’avenir s’accompagne d’une intention d’embauche de nouveaux salariés : 85% des dirigeants interrogés estiment que leur entreprise va créer de nouveaux emplois dans les six mois à venir, soit davantage encore qu’en juin (79%). Au sein de ces entreprises ayant l’intention d’embaucher, 43% des employeurs affirment qu’ils comptent créer au moins 4 nouveaux postes au sein de leur entreprise – soit un volume conséquent lorsque l’on sait que la plupart de ces dirigeants sont à la tête de PME.
Plus précisément, les dirigeants d’entreprise indiquent qu’ils cherchent en priorité à embaucher des profils très diplômés : seuls 3% déclarent cibler des personnes disposant d’une formation de niveau Bac ou inférieur, quand 97% visent des profils disposant au moins d’un diplôme Bac+2, et une nette majorité (72%) cible même en priorité des personnes disposant au moins d’un diplôme Bac+5. Interrogés sur les compétences les plus recherchées dans leur entreprise aujourd’hui, les dirigeants citent massivement les compétences de développeur, devant d’autres fonctions telles que les responsables commerciaux, les data scientists, etc.
Parmi les dirigeants d’entreprise interrogés, les perspectives de croissance s’établissent avant tout sur un modèle organique, de croissance interne (62%). Aucun dirigeant ne privilégie une stratégie de croissance essentiellement externe, reposant sur l’acquisition d’autres acteurs ; tandis que 22% envisagent une croissance mixte, à la fois interne et externe. Enfin, 16% des dirigeants interrogés témoignent qu’ils n’ont pas véritablement de stratégie de croissance prédéfinie, mais qu’ils comptent s’adapter aux opportunités proposées par le marché.
Parmi les dirigeants d’entreprise interrogés, une courte majorité (53%) indique réaliser moins de 10% de son chiffre d’affaires (CA) à l’étranger, soit une implication internationale faible mais relativement logique compte tenu de la structure de l’échantillon, essentiellement composé de PME. 18% situent la part internationale de leur CA à 10-20%, 16% l’estiment entre 20% et 50%, et 13% déclarent que l’activité internationale est majoritaire dans leur chiffre d’affaires. Interrogés sur les éléments qui peuvent freiner leur développement à l’international, les dirigeants évoquent à la fois une contrainte inévitable liée à leur taille relativement faible, ainsi qu’une difficulté intrinsèque à conquérir de nouveaux marchés moins bien connus, mais font également référence au cadre juridique français qu’ils jugent parfois trop restrictif et freinant leur développement de façon générale.
Enfin, trois dirigeants sur quatre (75%) ont le sentiment que le crédit d’impôt recherche (CIR) permet aujourd’hui d’attirer des investissements étrangers en France. Il convient toutefois de nuancer cette affirmation largement positive en précisant, d’une part, que seuls 33% des dirigeants se déclarent « certains » que le CIR attire des investissements étrangers tandis que 42% jugent seulement cela « probable », et, d’autre part, que les dirigeants n’étaient pas ici interrogés sur l’efficacité de ce dispositif au regard des moyens engagés, mais sur ses conséquences globales.