Donald Trump, le populisme et le fascisme
Remarquable article de Dylan Matthews sur le site vox.com sur un thème important : Donald Trump, le populisme et le fascisme.
La confusion entre certains termes appelle des précisions indispensables.
Le fascisme, c'est le refus du système démocratique. Donc par définition des candidats comme Donald Trump qui se situent dans le cadre démocratique ne peuvent être qualifiés de fascistes.
En précisant au passage qu'il y a un "fascisme de droite" comme il peut y avoir un "fascisme de gauche". Le fascisme a en effet souvent connu un socle nationaliste. Mais tout nationalisme ne conduit pas mécaniquement au fascisme.
En résumé, le fascisme c'est l'acceptation de la violence contre le choix démocratique par le suffrage universel direct.
Donc clairement Donald Trump ne peut pas être qualifié de "fasciste" en ajoutant au passage un volet important : Trump est un individualiste donc à l'opposé de l'approche de groupe qui est un socle du fascisme.
Il reste donc à définir le populisme. Le populisme c'est l'axe qui consiste à construire un discours en se présentant comme le défenseur du peuple contre les élites. Selon les circonstances, cet axe conduit à endosser différents dossiers. Actuellement, c'est le cas de l'immigration, de la défense de l'identité, parfois même d'une couverture sociale forte.
Le discours de Donald Trump peut être considéré comme populiste puisqu'il vise à "monter" le peuple contre des "approches centristes" de la pensée conventionnelle. C'est une tendance qui impacte actuellement la quasi-totalité des démocraties occidentales car ces dernières sont très secouées par une crise économique durable tout particulièrement qui creuse le fossé entre le peuple et les élites perçues comme incapables d'avoir prévu la crise, d'en assurer la sortie et pire encore d'être touchées par la crise.
Sous cet angle, le "phénomène Trump" s'avère très ... ordinaire.