Cologne et le nouveau saut de droitisation en France
Le 1er saut notoire de droitisation de l'opinion en France date de l'hiver 2005. A cette date, l’opinion a modifié son rapport avec les étrangers. Dès le lendemain des émeutes urbaines de novembre 2005, une réelle rupture nouvelle et d’ampleur est intervenue entre l'opinion et l'immigration.
Aucune donnée technique ne permet d'établir la réalité du lien entre ces deux éléments : les émeutes de novembre 1005 et l'immigration. Certes les quartiers concernés étaient des quartiers habités en nombre par les immigrés. Les images donnaient une expression sur-représentée de noirs ou de maghrébins. Un véritable tournant est alors intervenu. Pour en percevoir la réalité de l’ampleur considérable, il importe de se rappeler l'enquête CSA publiée par Le quotidien Le Monde du 18-19 décembre 2005. Elle exposait une poussée considérable de la xénophobie. Pour la première fois, 56 % des personnes interrogées estimaient que le nombre des étrangers était «trop important» ; ce qui correspondait à une hausse de 18 points d’un coup.
C'est une réalité des chiffres qui doit être gardée en mémoire.
Après 2005, les chiffres ne sont jamais revenus à la situation antérieure. Bien davantage, ce fut le socle profond et durable d'un débat sur l'identité qui progressivement a connu une place de plus en plus forte.
Cologne peut être le nouveau saut dans cette droitisation. Parce que cet événement remet en surface la question du "rapport à l'étranger" ce qui dans le climat actuel de terrorisme est encore plus difficile à gérer. Si l'opinion publique française garde ses "réflexes" classiques, Cologne devrait annoncer un nouveau saut dans la droitisation de l'opinion publique française.