Manuel Valls face à la jeunesse
Manuel Valls est un jeune Premier Ministre. Comment ce « jeune » Premier Ministre peut-il être en instance de divorce avec la jeunesse ? Est-il encore celui qui peut incarner le changement de génération au sein d’une classe politique usée et discréditée ? Il est en passe d’incarner le « vieil esprit politique » fait de certitudes implacables, d’autisme irréductible, de coupure entre le Pouvoir et les citoyens.
Nuit Debout porte en lui deux dynamiques parallèles. Il ringardise l’actuel Gouvernement en le caricaturant comme le Pouvoir d’hier celui qui n’écoute pas, ne dialogue pas, n’évolue pas. Dans le même temps et c’est peut-être là le phénomène le plus redoutable pour le Pouvoir en place, il s'attaque à l’image de marque de la gauche et celle des syndicats.
L’actuelle addition des refus protestataires repose essentiellement sur deux points :
- le refus de la distance entre le Pouvoir et les citoyens. Le vrai défi pour Manuel Valls n’était pas la solidité dans l’épreuve mais sa capacité à montrer sa proximité. Les Français sont las que leurs Institutions puissent être aussi distantes des citoyens,
- le refus de partir dans une échelle des risques dont chacun ne voit plus le sommet.
Contrairement à beaucoup d’affirmations, toutes les enquêtes montrent que les français ont évolué dans la reconsidération d’ acquis sociaux. Mais aujourd’hui, ils n’arrivent plus à quantifier l’échelle des risques.
Sur ces deux points, une nouvelle fois, la jeunesse est le porte voix d’une large majorité de la population qui se pose des questions identiques. Là est la vraie portée de la situation actuelle.