John Boehner ou les synthèses impossibles
Après quelques mois de la démission de John Boehner, c'est un regard totalement différent qui est désormais donné sur les conditions de sa démission ou plutôt sur les leçons de sa démission.
Pendant longtemps, il a été de bon ton de se "moquer" de John Boehner, le Speaker incapable de retenir ses émotions, essuyant souvent une larme dans certains moments officiels. L'opposé de tous les clichés et les codes de la fonction.
John Boehner ne parvenait pas à cacher sa surprise d'être arrivé à une si haute fonction, lui qui incarne le "brave gars du coin" plein de certitudes de bon sens, éloignées des grandes théories.
Finalement l'opinion découvre les synthèses impossibles. Même avec les meilleures bonnes volontés.
Faute de clarifier rapidement les situations face à des synthèses impossibles, le fossé se creuse. Encore et toujours.
La démission de John Boehner annonçait la fragilisation du parti et surtout le choc d'un Donald Trump. Face à un appareil fragilisé, impuissant, il y aurait un jour une OPA lancée par une personnalité contestant ouvertement le parti pour ... s'en emparer. Il n'a pas fallu attendre longtemps pour que l'absence de synthèse produise une conséquence pratique de ce type.
Faut-il se réjouir de la faiblesse d'un parti politique ? C'est tout un tissu d'intermédiaires utiles qui risque de disparaître avec leurs fonctions de pédagogues, de décideurs, de canalisateurs ... Des fonctions peut-être encore plus indispensables que jamais quand la démocratie directe fonctionne à plein avec les nouveaux réseaux sociaux ?
En quelques mois, la bonne volonté de John Boehner est devenue l'exemple des missions impossibles. Des alertes qui méritaient une attention plus forte que celle alors obtenue.
De nombreuses autres démocraties occidentales devraient y prêter attention dont la France qui bat des records de détestation de ses partis politiques et de ses leaders politiques traditionnels.