2017 : Les Mouvements Citoyens : dedans ou dehors ?

Actuellement c'est très surprenant de constater la différence d'approches entre les Etats-Unis et la France au sujet de la contestation des partis politiques traditionnels.

Que se passe-t-il aux Etats-Unis ? C'est la victoire de l'entrisme. S'il y a au moins un point commun entre Donald Trump et Bernie Sanders, c'est le choix de gagner de l'intérieur un parti et non pas de participer de l'extérieur à l'élection.

Seniors Protest Fiscal Summit and Advocate for Protecting Social Security

Pourquoi ?

Pour deux raisons essentielles :

- la certitude que le plancher du vieux parti contesté est toujours plus élevé que le plafond du "rebelle extérieur" indépendant,

- le constat que dans les deux hypothèses, le "pirate" de l'intérieur est gagnant. Soit il remporte l'investiture et la victoire est totale. Soit il ne gagne pas l'investiture mais il pèse suffisamment fort pour devenir incontournable pour certains choix.

La première hypothèse, c'est Donald Trump. Donald Trump est d'abord l'enfant du Tea Party.

La seconde, c'est Bernie Sanders. Bernie Sanders est d'abord l'enfant d'Occupy Wall Street et de MoveOn.org.

Ces constats se fondent sur les résultats de 2008 et 2010. En 2008, ce choix a été celui de Barack Obama avec MoveOn.org. Obama a gagné.


MoveOn.org : l'association qui fait les Présidents

Depuis 2010, ce choix c'est celui du Tea Party et le Tea Party compte aujourd'hui presque la moitié des élus Républicains.

Sans ces choix, ces scores étaient impossibles.

Pourquoi ces choix semblent encore plus fondés aujourd'hui ? Parce qu'il y le croisement de deux dynamiques contraires : d'un côté, les militants des vieux partis fondent comme neige au soleil quand d'un autre côté au même moment les volontaires pour changer croissent de façon forte. C'est un vrai contexte d'OPA politiques en rapports de forces de nombres de militants.

A l'opposé de ces approches, en France, les Mouvements Citoyens veulent contourner les vieux partis. Faire comme s'ils étaient fragilisés au point de ne plus représenter un plancher électoral significatif. Les sondages et les élections ont donné l'indication des planchers : de l'ordre de 18 % de l'électorat. C'est un sacré plancher qui assure le remboursement des frais par l'Etat, le financement public de l'Etat pour l'avenir et le seuil du chiffre qualificatif pour le second tour.

Comment est-il possible d'ignorer un tel plancher dans les circonstances actuelles les plus pénalisantes pour les vieux partis ?

C'est probablement l'un des tournants de la présente période.

  • Publié le 19 mai 2016

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