Justin Trudeau et la "glamourisation" de la politique
Tendance très intéressante actuellement dans plusieurs démocraties occidentales : la "glamourisation" de la politique. En réalité, deux profils se dégagent actuellement avec un même objectif.
L'objectif commun : comment ramener aux urnes des citoyens qui ont quitté la vie civique ?
Deux réponses : la révolte et la séduction.
La révolte, elle est incarnée par des candidats expérimentés qui ont capacité à canaliser des révoltes : Bernie Sanders, Donald Trump ... Les deux profils sont les vecteurs d'une même approche : rompre avec les circuits classiques pour devenir le porte parole d'exclus.
La séduction, elle est représentée par Justin Trudeau au Canada, Alberto Rivera en Espagne voire même un Emmanuel Macron en France dès qu'il aura clarifié ses vrais choix. Leur atout : faire vivre la séduction pour redonner envie.
Les méthodes sont très différentes. La révolte passe par des tribuns, des doctrinaires, des leaders capables de simplifier les messages, de trouver d'autres mots et de les exprimer dans un cadre différent.
La séduction passe par l'image, une "cool attitude", une proximité.
Entre les deux, l'espace se réduit terriblement. Le discours de gouvernement est en crise. Le ton technicien modéré est emporté par la crise durable.
Pour vérifier l'impact de ces tendances nouvelles, il faudra suivre avec attention les devenirs de Jeremy Corbyn en Grande Bretagne et Jean Luc Mélenchon en France. Si ces tendances se consolident, des surprises considérables sont à venir comme si pour sanctionner un système de pouvoir devenu répulsif, il fallait s'en remettre à des profils de ruptures.
C'est un véritable tournant majeur. Depuis plusieurs années, les votes ont lieu sur la base de la participation d'un électeur sur deux. Donc une base faible. Dès que les abstentionnistes reviennent dans le jeu démocratique les lignes bougent beaucoup. Les campagnes électorales à venir peuvent d'abord révéler l'imminence des résultats a priori ... impossibles.