Après novembre 2016 : que restera-t-il de l'héritage de Barack Obama ?
L'héritage de Barack Obama c'est quoi ? Sur le plan intérieur, une présidence humble, proche, garante de l'unité. Sur le plan extérieur, une présidence qui a débloqué de vieux contentieux tout en pacifiant l'image internationale des Etats-Unis après une présidence de GW Bush catastrophique en la matière.
En complément de ce fond, il restera surtout un "style Barack Obama" avec une très grande capacité à communiquer.
Sur ces trois volets, tout va changer dans toutes les hypothèses.
Certes, la victoire de Donald Trump serait une rupture totale, brutale, presque un désaveu immédiat pour ne pas dire un camouflet pour le président sortant.
Mais, même dans l'hypothèse de la victoire d'Hillary Clinton, l'héritage de Barack Obama sera remis en cause totalement.
Sur le style, Hillary Clinton est considérablement plus formelle, plus "datée", plus rigide.
Sur le plan intérieur, les tensions devraient être extrêmes. Le Parti Républicain va vouloir se refaire une santé pour ne plus vivre un "épisode Trump". La meilleure façon, la seule (?) : tendre à fond les relations sur un contexte ancien d'hostilités contre les Clinton.
Sur le plan extérieur, Hillary Clinton va renouer avec une logique plus "impérialiste" des Etats-Unis. Les expressions seront probablement plus interventionnistes, plus "arrogantes".
Sous tous ces aspects, c'est l'un des "mystères" des mandats de Barack Obama : comment est-il possible qu'il n'ait ni pu ni voulu mettre en piste un véritable "héritier" ?
L'explication souvent donnée, y compris par des proches membres de son équipe initiale (2008 - 2012), c'est que Barack Obama n'a jamais "fait l'effort nécessaire". C'est d'abord le produit d'une "distance considérable" avec les autres. Barack obama n'a jamais fait l'effort de conquérir l'appareil démocrate. Il a passé très peu de temps à tenter de séduire les parlementaires démocrates. Les soirées de Barack Obama étaient d'abord des soirées familiales en cercles très réduits. Sous cet angle, il est à l'opposé des Clinton toujours soucieux de tisser des réseaux.
L'absence "d'héritier politique" était donc inscrite dans le tempérament même de Barack Obama.