Donald Trump : "trumpisation" ou "trumperie" ?

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Donald Trump aura réussi une fois de plus à installer son nom comme une marque. Mais quelle marque ? Deux références très différentes sont nées à partir de son nom.

Il est question de "trumpisation" de la vie publique. Que recouvre ce mot ? C'est trois innovations de fond :

Donald Trump (Politico)

1) l'existence de la disruption poussée à fond dans le contenu comme dans la forme. Une personnalité de l'establishment se rebelle contre les valeurs, les mots, le "politiquement correct" de ... l'establishment,

2) l'émergence d'un "nouveau discours" : la réunion publique devient la "conversation sur les sujets les plus populaires". Les réunions publiques de Donald Trump pendant les primaires, c'est un cérémonial très strict et répétitif. Le candidat sort de la poche intérieure de sa veste quelques sujets couchés sur une feuille de papier et l'intéressé débute sa "conversation" avec le public.

Il interrompt sa conversation pour réagir à des observations du public. Il félicite les uns pour leurs réactions. Il tempête contre d'autres.

3) Ce discours est structuré autour d'images chocs immédiatement perceptibles par chacun : un mur, des expulsions, des traités rompus ...

Mais surtout la trumpisation c'est s'adresser à des électeurs qui se sont éloignés du circuit électoral classique pour les "recycler dans le circuit du vote".

Et sur tous ces points, Donald Trump a réussi. Tout particulièrement sur la capacité à faire revenir voter des personnes qui ne votaient plus. D'où la surprise des votes des primaires.

La "trumperie", c'est le doute sur la capacité à faire vivre les propositions, à les concrétiser. Par le volet de "trumperie", c'est la mise en cause d'un populisme qui consisterait à aller dans le sens de l'opinion en énonçant des perspectives sans lendemain possible.

C'est ce volet qui résume les attaques contre Donald Trump.

En revanche, la "trumpisation" montre que, même avec des exagérations et des fautes manifestes, Donald Trump reste à quelques longueurs d'Hillary Clinton. C'est une réalité chiffrée objective qui mérite l'attention.

  • Publié le 30 août 2016

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