Denis Bonzy (5/5) : les années Obama et le choc de 2016

  • Barack Obama
  • Exprimeo
  • Denis Bonzy
  • Les Années Obama

La question est simple mais essentielle : comment une démocratie aussi forte et dynamique que la démocratie américaine peut-elle passer de la campagne présidentielle 2012 à la campagne présidentielle 2016 ?

Obama

En 2012, la campagne a été digne. Brillante. Mitt Romney a incarné un Parti Républicain solide sur les valeurs classiques. Les débats ont été d'une excellente tenue montrant notamment les oppositions de fond sur les sujets internationaux.

Quant à Barack Obama, il a fait vivre une campagne comme il sait le faire. Sur son charisme personnel. Des foules considérables à chaque meeting. La mobilisation de catégories électorales d'ordinaire vouées à l'abstention : les jeunes et les noirs tout particulièrement. Pour rappel, voir ci-dessous le résumé de la campagne 2012.

Mais face à cette campagne, 2016 est un réel choc culturel. Rarement une campagne a été aussi violente, menée par des "coups bas". Elle restera une caricature d'une "campagne poubelle".

Pourquoi ?

Du côté des Démocrates, la jeune génération a considéré qu'il était temps d'en finir avec les Clinton. La logique "en finir une fois pour toutes". Tourner la page. Cette génération avait le sentiment que le parti "était tenu". Donc concourir contre Hillary Clinton était très difficile. la surprise est venue du côté de Barack Obama qui n'a pas tenu à soutenir un successeur. Et finalement, c'est un choix logique par rapport au tempérament de Barack Obama très détaché de tout en dehors de sa famille. Il a été le Président le moins "accessible" aux cercles classiques de Washington.

Du côté des Républicains, c'est aussi l'aboutissement d'un cycle voué à ne plus pouvoir continuer. Le cycle est né en 2010 avec le Tea Party. Il a déjà pesé en 2012 en conduisant Mitt Romney à se radicaliser. A regret d'ailleurs, car cette radicalisation était contraire à son parcours, à ses valeurs et à ses intérêts électoraux. D'où la tentative de retour pour 2016 comme le "recours". Mais en vain. Mais en 2016, Donald Trump a poussé sa logique des primaires à l'excès. La cohabitation entre le Tea Party et ses candidats radicaux avec les Républicains classiques devient impossible. Une impossibilité déjà manifeste avec la démission de John Boehner de sa focntio de Speaker. Mais là, tout a été poussé trop loin.

Le mandat 2016 - 2020 apparaît comme celui d'une transition : la fin d'une époque. Un climat qui va ouvrir très tôt la bataille des élections intermédiaires. Un contexte politique insaisissable qui va beaucoup peser sur les grands dossiers.

Denis Bonzy


  • Publié le 19 octobre 2016

Partagez cet article :

Exprimez votre avis :