J - 15 : Barack Obama sans dauphin ni héritier
Chaque jour qui passe creuse davantage la crise démocratique des Etats-Unis. A ce rythme, c'est un spectacle terrible qui attend la démocratie américaine le 9 novembre au matin avec une question clef : comment Barack Obama a-t-il pu quitter une présidence sans dauphin ni héritier à ce point ?
Plus l'élection approche, plus l'opinion publique américaine est en proie à des sentiments de colère, de confusion et surtout de découragement.
De colère, parce qu'elle a le sentiment d'un "vote volé". Rarement à ce point l'élection est marquée par le choix de la défaite : qui l'opinion veut voir perdre ! L'élection est perdue et non pas gagnée.
De confusion, parce que chacun cherche à comprendre comment le processus des primaires a pu manquer à sa fonction traditionnelle de sélection. Et dans ce cadre, les médias vont sortir terriblement affaiblis. Pourquoi ont-ils tant cédé à la seule recherche de l'audience sans creuser "le vrai Trump" à cette étape ?
De découragement, parce que la théorie du complot étant très répandue, chacun exprime désormais ses doutes sur le système dans son ensemble.
C'est d'abord une démocratie fracassée qui sortira du scrutin du 8 novembre 2016.
Et cette démocratie fracassée va conduire les américains à se poser une question simple : comment et pourquoi Barack Obama a-t-il organisé son second mandat sans prévoir de laisser un dauphin ou un héritier à ce point ?
Un dauphin, c'est une personnalité plus jeune progressivement mise en relief pour poursuivre l'héritage politique.
L'héritier c'est le continuateur direct, celui qui a été associé aux décisions, à la gestion et qui a vocation naturelle, légitime à continuer puisque la loi ne permet pas la continuité directe du Président sortant.
Comment penser que "l'oeuvre politique" puisse être complète sans ce volet de la continuité dans le temps. N'est pas une forme d'indifférence voire d'arrogance que de penser que le lendemain suppose la distance dès que l'intéressé n'est plus personnellement en jeu ?
A constater le champ du désastre, c'est une question qui commence à naître. Le temps des discours contre Trump ne semble pas être suffisant dans la durée.